DÉCLARATION DE MME NOURIA BENGHABRIT, MINISTRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE, CHEF DE LA DÉLÉGATION ALGÉRIENNE, PRÉSIDENTE DE LA COMMISSION NATIONALE POUR L’UNESCO À LA 39ÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE DE L’UNESCO : PARIS, LE 01 NOVEMBRE 2017

intervention mme minitre unesco3 01.11.2017

Permettez-moi tout d’abord d’adresser mes félicitations et celle de la délégation algérienne pour la désignation de Mme Audrey Azoulay (France) par le Conseil exécutif de l’UNESCO, en qualité de nouvelle Directrice générale à la tête de notre organisation, l’UNESCO. Je demeure persuadée que vous aurez à cœur de mettre tout votre savoir pour porter haut l’emblème de notre organisation.
Par ailleurs, je ne manquerais pas de rendre hommage à Mme Irina Bokova et lui exprimer la sincère reconnaissance de mon pays, l’ALGERIE, pour son action à la tête de l’Organisation.
Madame l’Ambassadrice déléguée permanente du Royaume du Maroc auprès de l’UNESCO,
Il m’est agréable de vous adresser mes félicitations pour votre élection à la présidence de notre Conférence générale.

Mesdames et Messieurs,
Depuis notre dernière Conférence Générale, l’Algérie a connu en 2016, une révision constitutionnelle initiée par Son Excellence Monsieur Abdelaziz BOUTEFLIKA, Président de la République et à laquelle ont été associées toutes les forces vives de la nation algérienne. Cette révision constitutionnelle a, entre autres, introduit de nouvelles dispositions qui s’inscrivent en droite ligne avec le mandat de notre organisation, à l’exemple :
• de la constitutionnalisation du Tamazight promue langue officielle et la création d’une Académie pour réunir les conditions de sa promotion et de sa la concrétisation, à terme ;
• de la consolidation de la garantie de la liberté de la presse, sous toutes ses formes;
• de l’ouverture des médias publics à l’opposition ;
• de l’interdiction de la sanction du délit de presse par une peine privative de liberté.
Ces acquis constitutionnels s’ajoutent aux résultats des réformes qui ont déjà permis l’institution d’Autorités de Régulation indépendantes, à l’exemple d’une Autorité de Régulation de l’Audiovisuel « ARAV », et d’une autre en charge de la Régulation de la Presse Écrite « ARPE », ainsi que la création du Conseil Supérieur de l’Éthique et de la Déontologie (CNESD) .

Madame la Présidente,
Comme vous le savez, la date emblématique du 1er novembre 1954 représente pour l’Algérie, l’acte fondateur de notre processus historique de libération, C’est donc avec une grande émotion que je m’adresse, en ce jour commémoratif, à cette assemblée, car si beaucoup a été fait, les défis auxquels mon pays doit faire face sont nombreux et complexes : assurer une bonne gestion des contraintes liées, d’une part, aux impératifs de développement comme (la scolarisation, l’inclusivité, l’équité et la qualité…), d’autre part, une ouverture vers le monde avec ses catégorisations et ses indicateurs.
Notre pays, par son histoire ancienne et récente, de tragédies et de drames externes et internes, mais aussi par son aspiration et ses convictions de paix et de stabilité, s’attache à sa vocation de stabilisateur de la région.
A l’orée du troisième millénaire, la modernisation des dispositifs de formation doivent à présent trouver les articulations indispensables entre le global et le local, la quantité et la qualité, l’algérianité et l’altérité. Tous ces aspects sont précisément au centre des Réformes structurelles mises en œuvre en Algérie depuis 2003.
L’enjeu central pour notre système d’éducation consiste, aujourd’hui, en une meilleure formation du corps d’encadrement pédagogique, et c’est précisément l’objectif majeur de la mise en œuvre de la Charte d’éthique du secteur de l’éducation depuis 2015.

Madame la Présidente,
La jeunesse représente la frange la plus importante de la population algérienne. Son implication et sa participation au développement économique, social et culturel du pays constitue un objectif essentiel de la politique nationale de la jeunesse qui fonde son action sur des réponses adaptées aux différents besoins des jeunes : besoin d’écoute, besoin d’action besoin de loisirs mais aussi besoin de développement, d’émancipation et d’accomplissement.
Face à des menaces de tout genre véhiculées y compris par les réseaux sociaux, les pouvoirs publics travaillent, dans le même temps, à soustraire cette jeunesse au discours et aux sirènes de la radicalisation et du désespoir personnel et social, en créant les conditions sociales et professionnelles favorables.
Pour donner corps à cet objectif stratégique, la nouvelle Constitution s’est assortie de la mise en place d’un « Haut Conseil de la Jeunesse » regroupant les institutions et la société civile représentative de la jeunesse.
Ce haut conseil formera un lieu de concertation et de débat des jeunes sur toutes les questions les concernant, en apportant des réponses adaptées et des plans d’actions efficients pour la mise à jour et l’application de la politique nationale de la jeunesse.
Dans le domaine de la culture, la mise en place, du centre catégorie 2 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Afrique entre dans sa phase opérationnelle. Les derniers représentants des cinq sous- régions du Continent sont sur le point de confirmer leur participation effective au sein de son Conseil d’administration qui tiendra sa toute première réunion dès accomplissement de cette dernière formalité administrative.

Madame la Présidente,
Je ne saurais conclure cette intervention sans exprimer notre vive préoccupation devant les actes commis à l’endroit de certaines minorités, arrivant jusqu’à porter atteinte au droit à la vie, consacré dans toutes les chartes et constitutions internationales et nationales, ainsi que les atteintes au patrimoine humain et immatériel dans différentes parties du monde. Je vous remercie.