La ministre de l’éducation nationale invitée du forum d’El Moudjahid

forum elmoudjahid 15.09.2018

La ministre de l’éducation nationale, madame Nouria Benghabrit, a été l’invitée du forum d’El Moudjahid, samedi 15 septembre 2018, où elle a répondu aux différentes questions posées par des journalistes représentants de différents organes de presse nationale.

L’intervention de la Ministre de l’éducation nationale, Mme. Nouria BENGHABRIT, au FORUM « EL MOUDJAHID » :

Mon intervention sera axée autour de 4 domaines : le domaine réglementaire, le domaine pédagogique, le domaine de la gestion et enfin, celui de la formation. Mais avant, et afin de saisir la complexité du secteur et les défis qu’elle génère, je me permets de rappeler quelques chiffres.
Le secteur compte cette année près de 9 millions 300 mille élèves dont près de la moitié suit sa scolarité au niveau du cycle primaire. Les effectifs ont connu une augmentation de près d’1 million 300 mille élèves depuis l’an 2000. Ces élèves sont scolarisés dans près de 27 mille établissements scolaires dont les écoles primaires représentent une part de 70%. Ces établissements sont gérés par près de 750.000 fonctionnaires relevant du secteur (sans compter les agents relevant du secteur du MICLAT et de la santé au niveau des UDS) dont 90% sont des personnels pédagogiques et éducatifs. Les femmes représentent près de 63% de la totalité des fonctionnaires du secteur.
Par ailleurs, le MEN dispose de 38 organes sous tutelle (4 offices, 1 conseil des programmes, 1 institut de recherche et 28 instituts de formation en plus de 4 centres nationaux).
Vous conviendrez avec moi qu’un secteur aussi complexe requiert la fédération des efforts de tous les intervenants et la mutualisation des actions gouvernementales. A ce sujet, j’aimerais exprimer – devant vous tous et sans complaisance, mon entière satisfaction de l’accompagnement institutionnel dont a bénéficié le secteur de l’éducation nationale, notamment pour le cycle primaire, cycle prioritaire dans la politique éducative. Que ce soit au niveau des infrastructures scolaires qu’elles soient de base ou de soutien (cantines…) que des actions de soutien à la scolarité : transport scolaire, sécurité, hygiène… les efforts sont indéniables et visibles à tous.
Etant le socle de base, l’école primaire a bénéficié d’une attention particulière sur tous les plans, à commencer par le domaine réglementaire avec la promulgation de textes fondateurs importants, pour la 1èrefois depuis l’indépendance :
– juin 2015 : décret réglementant le transport scolaire
– aout 2016 : décret définissant le statut-type de l’école primaire et qui a institué un nouvel organe d’accompagnement à même d’améliorer la gestion des écoles primaire. Il s’agit du Conseil de coordination et de concertation créé au niveau de chaque commune et qui se compose de représentants de la commune, d’inspecteurs et de directeurs d’écoles primaires en plus, d’un représentant de chaque fédération nationale d’associations de parents d’élèves agréée, activant sur le territoire de la commune.
– janvier 2018 : décret régissant les cantines scolaires.
Cet effort de normalisation s’est poursuivi avec l’affectation de ressources financières importantes dans la cadre de l’amélioration des conditions de scolarité des élèves, notamment du primaire avec une contribution du MICLAT à hauteur de 76 milliards DA pour la gestion des établissements scolaires dont la moitié pour l’équipement des écoles en chauffage et climatiseurs, les cantines solaires et l’acquisition de bus scolaires. Des efforts ont également été consentis pour renforcer l’effectif des agents exerçant dans les écoles et leur formation. Ainsi, il a été décidé le recrutement de 45.000 travailleurs dans différentes spécialités (cuisiniers, électriciens …), repartis sur les écoles primaires du pays.
C’est vrai qu’il existe encore un nombre restreint de situations qui continuent à nous interpeller – et vous, les médias vous les avez rapportées. Mais, reconnaissons que d’immenses efforts ont été consentis par l’Etat pour l’amélioration de la situation sur le terrain.
Nous pensons sincèrement que le sens de la redevabilité doit trouver toute sa place. Nous sommes optimistes car la disponibilité existe et l’engagement est là. Nous devons unir nos efforts pour lutter contre notre ennemi commun : la médiocrité tant au niveau de la gestion qu’au niveau des apprentissages.
Afin d’évaluer le rendement de chacun, responsables et exécutants, en toute transparence et objectivité, des grilles d’évaluation sont en cours d’élaboration ; Ces fiches d’évaluation permettront à chacun de s’autoévaluer et de se positionner. En outre, une catégorisation des établissements scolaires sera faite afin de permettre aux chefs d’établissements et aux directeurs d’éducation de mener la politique appropriée.
Nos actions prioritaires pour cette année scolaire 2018/2019, dans les domaines de la pédagogie, de la gestion et de la formation, afin de concrétiser l’objectif d’une école de qualité, sont :
Domaine de la pédagogie :
1. la remédiation pédagogique pour un meilleur accompagnement des élèves en difficultés scolaires. Je vous informe à ce sujet qu’un plan de lutte contre les déperditions scolaires, intégrant l’ONEFD, L’ONEF, L’ONAEA, est en cours d’élaboration ;
2. l’amélioration de la maitrise des langages fondamentaux au primaire pour une meilleure maitrise de trois compétences essentielles : la compréhension de l’écrit, la culture scientifique et les mathématiques avec le renforcement de l’éducation à la citoyenneté. L’élaboration, par le CNP, de référentiels généraux et spécifiques sont une priorité dans le cadre du dispositif MARWATTT ;
3. la poursuite des efforts de généralisation de l’enseignement de tamazight. Et je vous annonce à ce propos que nous sommes passé de 11 wilayas qui dispensent cet enseignement en 2014 à 44, cette année ;
4. encourager les élèves de 3ème AS à utiliser la plateforme de l’ONEFD dédiée au soutien scolaire à travers le site http : scolarium-secondaire.onefd.dz
5. mettre en pratique la convention-cadre entre le MEN et le MC relative à la promotion des activités culturelles en général et de la lecture en particulier (Aqlam biladi…)
6. introduire dans l’emploi du temps de l’élève une séance (15 min max) au cours de laquelle 2 activités libres, liées à la lecture-plaisir, sont programmées.
Domaine de la gestion
1. poursuivre la politique de l’Etat en matière d’amélioration du service public dans le secteur notamment par la simplification des procédures administratives
2. organiser de manière régulière des rencontres avec les chefs d’établissement afin de créer un climat de mobilisation et de résolution des problèmes
3. mettre en œuvre les protocoles faisant face aux situations inédites
4. poursuivre l’amélioration de la gouvernance, en poursuivant la numérisation du secteur.
A travers un pilotage, fondé sur la démarche de projet à tous les niveaux d’exécution de la politique éducative, en faisant appel au management qui s’appuie sur l’écoute des acteurs, au principe d’obligation de résultats et à la modernisation des outils de gestion. Car, aspirer à atteindre les objectifs de la qualité exige : Le respect de la Règlementation en vigueur et des règles établies ; L’instauration d’un système d’indicateurs ; L’informatisation (rationalisation, transparence, célérité et traçabilité) ; La concertation et le dialogue avec les partenaires sociaux, dans un cadre organisé, en veillant à la mise en œuvre de la Charte d’éthique du secteur au niveau local.
Domaine de la formation
La formation de tous les personnels du secteur notamment les enseignants et les inspecteurs pour améliorer les pratiques de classe, dans le cadre du programme sectoriel stratégique triennal de formation.
En matière de refonte pédagogique, il s’agit de renforcer la formation en didactique des disciplines, notamment les langages fondamentaux, ainsi que la généralisation de l’utilisation des ateliers à réflexion partagée en éducation civique au primaire et au collège afin de promouvoir le vivre ensemble en paix. Au niveau de la gouvernance, la formation concernera le pilotage des projets par les indicateurs de performance, la médiation et la lutte contre la corruption, essentiellement.
Dans le domaine de la formation, il est bon de rappeler que de 2014 à 2018, le nombre d’instituts de formation a doublé, passant de 14 à 28. Notre ambition demeure d’avoir au moins 1 institut par wilaya.
Pour finir, nous vous invitons à consulter la circulaire-cadre pour l’année 2018-2019 qui est notre feuille de route annuelle avec ses 10 axes et ses 186 actions.