Au nom du Président de la République, Monsieur Abdelaziz BOUTEFLIKA, le Premier-Ministre, Monsieur Ahmed Ouyahia, a honoré, Mercredi 25 juillet 2018, au Palais du Peuple à Alger, les 68 premiers lauréats du Baccalauréat 2018, en présence de hauts responsables de l’Etat et des membres du gouvernement.
A cette occasion, le Premier Ministre a décerné des médailles d’or aux trois premiers lauréats, le président de l’Assemblée populaire nationale et le président du Conseil constitutionnel ainsi que les membres du gouvernement ont décerné des cadeaux et des attestations honorifiques aux autres lauréats honorés.
Discours de Madame Nouria BENGHEBRIT, MINISTRE DE L’EDUCATION NATIONALE :
Cérémonie en l’honneur des lauréats du Baccalauréat, session 2018
Palais du peuple : juillet 2018
Organisée sous le haut patronage de SEM le président de la République, la cérémonie de remise des Prix aux lauréats du BAC est désormais un rendez-vous incontournable pour les nouveaux bacheliers et un moment privilégié pour mesurer et apprécier ensemble le chemin parcouru.
Permettez-moi, en cet instant solennel, d’adresser mes sincères remerciements à toutes les personnalités, qui ont bien voulu honorer de leur présence cet événement annuel, consacré au mérite et à l’excellence de la jeunesse algérienne ; une jeunesse épanouie, présente en force à la troisième édition des Jeux Africains de la Jeunesse (JAJ) qu’abrite actuellement notre pays.
Cette présence remarquable a une réelle portée symbolique car elle traduit la place que l’éducation occupe dans nos esprits, et au-delà, dans la politique du Gouvernement.
Distingués invités,
L’année scolaire 2018/2019, malgré les perturbations enregistrées, limitées au plan territorial, marque une nouvelle étape dans la réalisation des objectifs visant une école de qualité, tournée vers le progrès et la modernité.
Les personnels enseignants d’encadrement et d’administration et agents professionnels, par leur mobilisation exemplaire et leur quête permanente de plus de professionnalisation et de formation, démontrent, chaque jour, qu’il est possible de réformer notre école et la rehausser au niveau des standards internationaux.
Notre détermination à régler les problèmes sociaux et professionnels en concertation avec nos partenaires sociaux reste entière comme aussi, notre conviction que le dialogue social reste la seule voie dans le règlement des conflits et incompréhensions que peuvent générer certaines des mesures prises.
La défense de l’école publique, gratuite et de qualité doit redevenir une cause fédératrice pour tous les membres de la communauté éducative et, au-delà, pour toutes les forces vives de notre nation.
Oui, je sais
Que les résultats ne sont pas à la mesure de nos attentes, de vos attentes
Que le rythme des changements n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière
Mais, vous n’êtes pas sans savoir
Que les perturbations récurrentes ont un impact négatif sur le climat scolaire ;
Que le temps éducatif est un temps long et une action introduite aujourd’hui ne verra ses résultats qu’à moyen et long terme ;
Que la complexité du secteur exige un management et une méthodologie particulière.
Nous reconnaissons tous
• Que l’éducation repose sur quatre piliers : apprendre à connaitre, à être, à entreprendre et à vivre ensemble ;
• Que l’éducation doit préparer les élèves à la vie en société en les initiant aux règles du savoir-vivre ensemble et en leur faisant prendre conscience du caractère indissociable de la liberté et de la responsabilité.
• Que l’éducation doit former des citoyens capables d’initiative, de créativité et d’adaptation ;
• Que l’Etat est le garant de l’accès de tous à l’éducation en tant que bien commun.
Que faisons-nous, aujourd’hui ?
Nous nous attelons, dans le cadre de l’amélioration de la mise en œuvre de la réforme du système éducatif, prônée par SEM le président de la République, à :
1. Poursuivre les efforts de refonte pédagogique, centrée sur les élèves, leurs apprentissages pour que chacune et chacun ait son propre projet de vie ;
2. élaborer de nouveaux cadres d’évolution de l’école algérienne, qui tiennent compte du développement actuel de la société humaine, sur le plan scientifique, technologique et culturel. Nos outils sont des référentiels qui visent des niveaux de performance de nos élèves aussi bien en culture mathématique, en culture scientifique qu’en lecture-compréhension. Il ne suffit pas d’élaborer des référentiels, il faut aussi définir des niveaux de compétences de nos élèves par rapport à des standards valables dans le monde entier ;
3. Concevoir des outils, pour les apprentissages, la formation, la remédiation. Une formation pas seulement théorique, mais qui répond surtout à des problèmes précis rencontrés sur le terrain. Ainsi, le MEN a produit un système de standardisation nationale appelé référentiel national de l’apprentissage, de l’évaluation et de la formation (MARWATTT).
4. Maintenir la dynamique d’amélioration de la gouvernance, basée sur l’équité, une gestion de proximité et la concertation. La gouvernance de l’éducation doit consacrer davantage de transparence, plus d’inclusion et plus de responsabilisation. D’où notre souci majeur d’intégrer les Tic au service d’une meilleure planification et d’une gestion plus performante grâce au Système d’Information du Ministère de l’Education Nationale (SIMEN).
Pourquoi faisons-nous tout ceci ?
1. Parce que nous avons de l’ambition pour notre école. C’est l’ambition d’une société qui aspire à une école de qualité et un haut niveau de qualification scientifique et technologique de ses enfants ;
2. Parce que nous croyons à la matrice qui fonde notre société, sa pérennité et sa place dans le concert des nations : l’algérianité;
3. Parce que le jeune d’aujourd’hui a besoin des compétences du XXIème siècle, pour qu’ils puissent être compétitifs dans un monde caractérisé par la mondialisation.
Honorable assemblée,
Aujourd’hui, nous récompensons les meilleurs bacheliers dans les différentes filières et les différentes catégories ; ceux qui se sont particulièrement distingués par leur travail à cet examen qui couronne les études secondaires et ouvre la voie au supérieur.
Aujourd’hui est un jour de joie, après une année qui a exigé beaucoup d’efforts de nous tous. Mais, la joie légitime que nous ressentons en célébrant la réussite des lauréats du Baccalauréat, ne nous fait pas oublier toutes celles et ceux qui nous ont quitté avant même qu’ils aient pu partager avec nous cette joie immense, à l’exemple de cette enseignante de Guemmar, dans la wilaya d’El Oued, décédée dans un accident de la route alors qu’elle se rendait à un centre de correction ou cet élève mort noyé avant de connaitre sa réussite. Que leurs familles acceptent nos sincères condoléances et s’assurent de notre entière compassion.
L’évolution du taux de réussite au Bac peut sembler lente, mais elle est en constante progression et cela sans système de rachat comme c’est le cas dans d’autres pays. Pour prendre la mesure de l’évolution positive du taux de réussite, il n y a qu’à revenir plus d’une décennie auparavant. En 2000, le taux de réussite national était de 32,3. Il est aujourd’hui de près de 56%. Mon vœu le plus ardent, c’est de voir la moisson devenir de plus en plus abondante, car nos élèves sont intelligents, il suffit de bien les accompagner pour qu’ils puissent croire en eux et aller au bout de leurs capacités.
Cependant, il faudrait faire, au terme de chaque session, une évaluation des résultats et du déroulement des examens, afin de corriger ce qu’il convient de corriger. Et c’est exactement ce que nous avons fait les 18 et 19 juillet, au lycée des mathématiques, à Kouba, où les premiers ateliers d’évaluation ont été organisés.
Oui, les grands chantiers d’une Algérie émergeante seront conduits, entre autres, par vous, chères filles et chers fils, cadres de demain. C’est en partie à vous que reviendra le privilège d’édification et de construction de notre pays que nous voulons tous plus prospère, et plus rayonnant dans le concert des nations. Vous devrez prendre toute la mesure de votre responsabilité dans la construction d’une Algérie plus unie que jamais, plus développée et plus prospère car elle en a les moyens, en grande partie, grâce à sa jeunesse. En revanche, vous devrez éviter soigneusement les comportements déviants et pervers qui compromettent votre futur.
Mesdames et Messieurs.
Si la réussite à l’examen du Bac passe par l’effort et le travail déployé par l’élève, il n’en demeure pas moins que le mérite de ce succès échoit, également, à tous les ministères et les institutions qui nous ont accompagnés, aux enseignants et aux acteurs de l’éducation; de l’administration centrale aux corps d’inspection, responsables de la qualité des sujets ; des services académiques aux chefs de centre d’examen qui sont en première ligne le «jour J» ; des personnels techniques aux enseignants qui surveillent puis corrigent l’ensemble des épreuves. C’est pourquoi, je voudrais rendre des hommages appuyés à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réussite des examens, notamment l’examen du Baccalauréat, sans occulter la contribution déterminante des parents d’élèves. Il est évident que la réussite scolaire d’un enfant est fortement tributaire de l’encadrement de la famille qui est la première cellule de base de l’éducation.
Pour l’avenir, nous continuons à améliorer les conditions du déroulement du baccalauréat et des examens nationaux, en termes d’objectifs à atteindre, de compétences à installer, de modalités de déroulement à rationnaliser…Nous ferons tout pour améliorer les résultats à partir du mérite et de l’effort. Ce travail d’évaluation, plus que nécessaire, nous continuerons à le faire en concertation avec l’ensemble de nos partenaires. Seule la pédagogie est notre cadre d’intervention et la réussite des élèves le cœur de nos préoccupations.
Aux lauréats, j’exprime mes sincères félicitations et je réitère mes profonds remerciements à tous ceux qui nous ont accompagnés, et contribué à cette réussite collective.