La lettre de madame la ministre de l’éducation nationale aux enseignants à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’enseignant

La lettre de madame la ministre de l’éducation nationale aux enseignants

 à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’enseignant

– 05 Octobre 2016 –

En cette Journée mondiale de la valorisation de la profession de l’enseignant, proclamée par l’UNESCO en 1994, j’aimerais m’adresser aux centaines de milliers d’enseignants que compte le secteur de l’éducation nationale ; ces femmes et ces hommes qui inspirent nos enfants, les stimulent et les éduquent. Les enseignants ont pour mission d’identifier et de développer les capacités des élèves à construire un avenir durable en tant que futurs citoyens, enracinés dans leur Algérianité et capables de contribuer aux défis mondiaux. Le corps enseignant contribue de façon déterminante au développement d’une société tournée vers le savoir.  

 A tous nos collègues enseignants, je dis qu’ils jouent un rôle décisif dans la construction d’approches pédagogiques innovantes et efficaces. De toute évidence, les enseignants sont des intervenants majeurs dans la promotion d’une éducation de qualité, fondement essentiel pour une paix et un développement durables. Comme aussi, une éducation de qualité passe par des enseignants formés, valorisés et motivés. La qualité de l’enseignement dépend dans une grande mesure des qualifications, des compétences pédagogiques et professionnelles des enseignants, ainsi que de leurs qualités humaines, dans un contexte caractérisé, malheureusement, par une fragilisation de certaines valeurs. C’est à juste titre que l’UNESCO constate, à travers le monde, une pénurie d’enseignants bien formés. Mais, quel que soit le contexte, les enseignants ont besoin et sollicitent des formations de qualité et un accompagnement à la hauteur des tâches qu’ils assurent. Cet accompagnement sera assuré essentiellement par les inspecteurs. 

 L’élève est notre raison d’exister. C’est pourquoi, il faut qu’il soit au cœur des préoccupations de tous. Il nous faut être à son écoute, être des modèles d’exemplarité pour cet apprenant d’aujourd’hui, citoyen de demain. Aussi, je vous invite à orienter nos enfants vers une totale expression de leur génie et de leur créativité.

 Le malaise que vit l’école algérienne, aujourd’hui, est la résultante de la nécessité de s’adapter et de répondre aux mutations et nouveaux défis, imposés par les changements induis à tous les niveaux. L’un des indicateurs de ce malaise est la non-satisfaction des parents, des élèves, de la société, en général, non seulement du produit de l’école mais y compris de la façon dont les études se déroulent et les conditions au sein desquelles, elles se déroulent. Ce malaise n’est pas une fatalité. Nous disons qu’il est possible d’avancer, d’aller vers un enseignement de qualité à la mesure de la société moderne que nous voulons construire.

 Il nous faut regagner la confiance de la société, en redoublant d’efforts sur au moins trois registres, dans une démarche de mobilisation des ressources et d’intégration des dimensions pédagogiques avec celle de la gouvernance. Nous avons placé, la pédagogie, comme l’une de nos priorités pour cette année scolaire. Nos élèves ont changé leur environnement, aussi. La place qu’occupe l’internet ou les réseaux sociaux est indéniable avec l’émergence d’une conscience plus aguerrie, chez les apprenants de leurs droits ; toutes ces réalités doivent être prises en ligne de compte dans la pratique pédagogique et la réalité de la classe. Pour cette rentrée scolaire 2016-2017, nouveaux programmes, nouveaux manuels scolaires pour les 1ère et 2ème AP et la 1ère AM. Ces nouveautés sont l’aboutissement logique d’un processus de réforme de l’école, initiée par Son Excellence, le Président de la République, Monsieur Abdelaziz BOUTEFLIKA. L’amélioration de la mise en œuvre de cette réforme a nécessité aussi la construction d’une Stratégie Nationale de remédiation pédagogique, car comme signalé dans notre lettre de 2015 « Il s’agit pour nous, de former une génération à la mesure et à la hauteur des défis engagés lors de la Révolution Nationale, car c’est à une Révolution complémentaire à laquelle nous sommes appelés à participer, celle d’ériger notre école comme une école de la réussite ». 

 Ensuite, il nous faut améliorer la gouvernance des établissements scolaires par la mise en place d’indicateurs de qualité, de gestion de proximité et du principe de redevabilité. A ce niveau, l’évaluation du travail réalisé dans l’ensemble de nos structures doit constituer un exercice permanent pour lequel nous sommes redevables devant la société. Tout ceci nécessite, bien évidemment, un investissement important dans l’accompagnement et la formation des enseignants et des inspecteurs. Aussi, des améliorations sont introduites dans les programmes de formation de l’encadrement pédagogique – enseignants et inspecteurs.

 L’un de nos engagements majeurs et l’une des demandes sociales les plus pressantes est la question de la qualité. La qualité à laquelle nous aspirons exige de chacun de mettre, avant tout, l’intérêt de l’apprenant au-dessus de toute autre considération. En disant cela, nous n’occultons pas, pour autant, notre part de responsabilité dans l’amélioration des conditions de scolarité et de travail de tous avec le concours des départements ministériels concernés. C’est dans ce contexte que je m’engage pleinement dans l’approfondissement du dialogue et de la concertation avec l’ensemble des partenaires sociaux.

 Enfin, j’en appelle au sens de la responsabilité de toute la communauté éducative pour nous inscrire de manière pérenne dans la stabilité, condition sine qua non pour une scolarité sereine et répondant aux normes internationales. 

 De notre côté, nous voudrions réitérer notre engagement à œuvrer pour l’amélioration de vos conditions de travail et la prise en charge de cycle de formations adaptées à vos besoins et aux exigences du métier d’enseignant en ce 3ème Millénaire, afin d’améliorer la qualité de l’apprentissage pour tous. Comme déjà formulé dans notre lettre d’octobre 2014 « Il nous sera exigé de la volonté et de la persévérance car l’atteinte des résultats escomptés prendra certainement du temps et exigera patience et constance mais pour y arriver, il faut y aller résolument. Nous sommes certains que vous ne céderez pas aux campagnes de découragement et nous lançons un appel pour construire l’espoir et affronter avec optimisme l’avenir ».

 Nous devons contribuer, chacun à son niveau, à assoir une économie du savoir en mettant l’accent sur le développement du capital humain comme ressource pour notre pays qui aspire à l’émergence d’une société moderne.

 Bonne fête à tous nos enseignants.