Bien que nous ayons fêté l’Aïd El Adha il y’a de cela quelques jours maintenant, je voudrais vous réitérer, à tous, mes vœux les plus sincères, tout en ayant une pensée pour nos coreligionnaires morts dans l’accident de Mina.
Aujourd’hui, nous célébrons la journée mondiale de l’enseignant. Quoi de plus normal, pour moi, que de rendre un vibrant hommage à ces milliers d’enseignants que compte le secteur de l’éducation nationale. Ces femmes et ces hommes qui, chaque jour, contribuent, discrètement, à la formation de nos enfants, dans un monde en mutation, et où les représentations sociales du métier d’enseignant ne sont plus les mêmes.
Cette journée mondiale nous rappelle, à la fois, la valeur de l’éducation et l’importance d’ériger un système éducatif générateur de réussite de par la qualité de l’enseignement dispensé et d’œuvrer, ensemble, à la construction d’un environnement d’apprentissage sûr et sain.
En même temps que nous nous félicitons, sans réserve, des réalisations accomplies dans le domaine de l’éducation, nous rendons hommage, aujourd’hui, aux enseignantes et enseignants en exercice qui relèvent, au quotidien, d’importants défis pour éduquer nos enfants dans des situations souvent complexes et difficiles, et qui arrivent, pour certains d’entre eux, à proposer des situations d’apprentissage nouvelles, dans un souci d’amélioration des compétences de leurs élèves.
Nous saisissons cette occasion, également, pour honorer les enseignants partis en retraite, en toute humilité et discrétion, après une carrière au service de l’école algérienne.
La célébration de la journée mondiale de l’enseignant coïncide, cette année, avec un autre évènement d’importance, celui du dixième anniversaire de l’entrée en vigueur de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui a constitué un tournant décisif dans la reconstruction du pays.
Alors même où nous jouissons de la paix et la sécurité grâce aux clauses de cette charte, initiée par Son Excellence Monsieur le Président de la République et portée par tout un peuple, avide de paix et de stabilité, permettez-moi d’avoir une pensée toute particulière pour ces nombreux enseignants morts dans des circonstances poignantes durant la tragédie nationale. En dépit de toutes les difficultés, l’école a résisté grâce à ses hommes et la scolarité des enfants n’a jamais été interrompue.
Au nom de tout ce que nous avons vécu ensemble comme situation traumatique, nous avons le devoir de relever le défi d’éduquer nos enfants et de les enseigner aux valeurs de respect, de fraternité, de solidarité et de les conforter dans leur Algérianité.
Les enseignants mènent avec grand dévouement la noble mission d’assurer un enseignement à nos enfants, tout en leur insufflant le goût d’apprendre et de développer des compétences qui les aident à jouer un rôle actif dans un domaine qui les passionne.
Le savoir est devenu, plus que jamais, un facteur essentiel de production dans l’économie mondiale et une référence centrale dans la société.
Face à une population scolaire en changement continu, nous nous devons de respecter le principe de mise à niveau et d’actualisation régulière des connaissances.
L’amélioration du rendement scolaire des élèves est intimement liée à l’évaluation qui, elle-même, repose sur la démarche pédagogique adoptée par l’enseignant. Permettez-moi, à cette occasion, de dire que, pour de nombreux enseignants, la démarche dominante s’appuie sur la mobilisation de la mémoire, plus que tout autre habilité, et ceci s’inscrit en porte-à-faux avec les ambitions fixées par la Réforme. La loi d’orientation sur l’éducation nationale dispose au chapitre II relatif aux missions de l’école, plus précisément à l’article 4 ce qui suit : « …doter les élèves de compétences pertinentes, solides et durables susceptibles d’être exploitées à bon escient dans des situations authentiques de communication et de résolution de problèmes et qui les rendent aptes à apprendre toute leur vie, à prendre une part active dans la vie sociale, culturelle et économique et à s’adapter aux changements… ».
La démarche, basée sur la restitution, prive l’enfant de son enfance. Après les cours, au lieu de jouer, de faire du sport ou tout autre activité de détente, l’enfant se retrouve, souvent, avec ses parents, à répéter sans cesse ses cours, dans toutes les matières. C’est cela qui pousse, bien malgré eux, des parents à recourir, aujourd’hui, dès le primaire, aux cours payants. La détresse des parents face à cette situation nous oblige voire nous impose d’agir de concert afin de sortir notre système éducatif de cette logique infernale : recevoir-bachoter-restituer. Même si dans chaque matière, il existe une part de mémorisation, la dérive c’est que ce ne soit que cela.
Plus que jamais, aujourd’hui, notre vigilance doit être convoquée afin de pallier à toutes les dérives de quelque nature que ce soit et de préserver le service public qu’est l’éducation, avec toutes ses exigences éthiques, morales et humaines.
Il s’agit, pour nous, de former une génération à la mesure et à la hauteur des défis engagés lors de la Révolution Nationale car c’est à une Révolution complémentaire à laquelle nous sommes appelés à participer, celle d’ériger une école de la réussite.
En souhaitant bonne fête à tous les enseignants algériens, je les invite à nous accompagner dans nos efforts d’amélioration de l’enseignement dispensé à nos enfants, en sauvegardant, jalousement, les deux principes pour lesquels nous nous battons, à savoir l’équité et la qualité.