Présentation
Superficie de l’Algérie : 2.380.000 km2
Population de l’Algérie: 39.500.000 (2015)
Le secteur de l’éducation nationale compte(en 2014-2015):
- 8 451 370 élèves, soit 21,39% de la population totale.
- Près de 700 000 fonctionnaires.
- 25 859 établissements scolaires dont :
- 18 459 écoles primaires,
- 5 253 collèges,
- 2 147 lycées.
- Un budget annuel de plus 789 Milliards de DA (plus de 696 milliards DA pour le fonctionnement et plus de 93 milliards pour l’équipement),
Le secteur de l’Éducation Nationale constitue l’un des premiers postes de dépenses du budget de l’État, le plus gros employeur et le plus grand parc infrastructurel du pays.
- Taux spécifique de scolarisation des enfants de 6 ans : 98,49%
- Taux de scolarisation des enfants (6 – 16 ans) : 95,00%
- Taille de la division pédagogique (nombre d’élèves par classe).
– Primaire : 28,00
-Moyen : 32,15
-Secondaire : 32,01
Taux d’encadrement (nombre d’élèves par enseignant).
– Primaire : 21,43
– Moyen : 17,42
– Secondaire : 15,48
Taux d’occupation des locaux (nombre d’élèves par salle) (TOL)
-dans le primaire : 30
-dans le moyen : 31
-dans le secondaire : 31
Taux de vacation dans le primaire : 1,14
Principes, objectifs généraux de l’éducation et organisation du cursus
Les principes régissant le système éducatif algérien sont définis par la constitution algérienne :
Il est stipulé dans la constitution algérienne, notamment son article 53, que l’enseignement est un droit inaliénable. Il est, en outre, obligatoire, gratuit pour tout enfant en âge de scolarité jusqu’à l’âge de 16 ans.
L’enseignement est l’une des prérogatives majeures assignées à l’Etat qui lui alloue une enveloppe budgétaire conséquente.
Les familles sont exonérées de tout droit lié à la scolarité, nonobstant les frais des livres scolaires qui sont vendus à un prix recouvrant les seuls coûts de production. En outre, les élèves bénéficient d’une prime annuelle de scolarité.
Le système scolaire se caractérise par la centralisation en matière de programmes, méthodes et horaires.
Toutefois, la gestion des établissements et des personnels est décentralisée.
La loi n° 08-04 du 23 janvier 2008 portant loi d’orientation sur l’éducation nationale consacre, à travers les articles 10, 11, 12, 13 et 14, la garantie du droit à l’enseignement :
« Article 10 : L’Etat garantit le droit à l’enseignement à toute Algérienne et tout Algérien sans discrimination fondée sur le sexe, l’origine sociale ou l’origine géographique.
Article 11 : Le droit à l’enseignement est concrétisé par la généralisation de l’enseignement fondamental et par la garantie de l’égalité des chances en matière de conditions de scolarisation et de poursuite des études après l’enseignement fondamental.
Article 12 : L’enseignement est obligatoire pour toutes les filles et tous les garçons âgés de 6 ans à 16 ans révolus. Toutefois, la durée de la scolarité obligatoire peut être prolongée de deux (2) années, en tant que de besoin, en faveur d’élèves handicapés.
L’Etat veille, en collaboration avec les parents, à l’application de ces dispositions.
Les manquements des parents ou des tuteurs légaux les exposent à une amende allant de cinq mille (5.000) à cinquante mille (50.000) dinars algériens.
Article 13 : L’enseignement est gratuit à tous les niveaux dans les établissements relevant du secteur public de l’éducation nationale.
De plus, l’Etat apporte son soutien à la scolarisation des élèves démunis en leur permettant de bénéficier d’aides multiples, notamment en matière de bourses d’études, de manuels et de fournitures scolaires, d’alimentation, d’hébergement, de transport, et de santé scolaire ».
Organisation des cycles d’enseignement
La réforme du système éducatif a réorganisé l’enseignement obligatoire en le subdivisant en deux unités clairement identifiées : l’école primaire et le collège d’enseignement moyen.
Alors que la durée de l’enseignement primaire est passée de 6 à 5 ans, celle de l’enseignement moyen est passée de 3 ans à 4 ans. La réduction de la durée d’enseignement du primaire est accompagnée par la généralisation progressive de l’éducation préparatoire.
Éducation préparatoire
L’éducation préparatoire constitue un fondement de base dans l’éducation des enfants et leur préparation à l’accès à l’enseignement primaire, en leur offrant l’opportunité d’apprendre et de développer leurs capacités physiques, intellectuelles, créatives et psychosociales. Elle vise également le développement de leur personnalité et l’éveil de leur sens esthétique, l’acquisition des habilités sensorimotrices ainsi que l’inclusion de bonnes habitudes les préparant à la vie collective et l’acquisition des premiers éléments de la lecture, de l’écriture et du calcul.
L’éducation préparatoire au sens de la loi d’orientation correspond au stade final de l’éducation préscolaire ; elle prépare les enfants âgés de cinq à six ans à l’accès à l’enseignement primaire. La loi prévoie la généralisation progressive de l’éducation préparatoire avec le concours des institutions d’administrations et d’établissements publics, des associations ainsi que du secteur privé.
L’éducation préparatoire a connu une évolution positive au cours de la période 2005 – 2014. En effet, la proportion des enfants de 5 ans qui y sont scolarisés a atteint 67.8% en 2014, alors qu’elle était de 10.8% en 2005. Ce type d’éducation a connu un développement important, suite au passage de la dernière cohorte de l’enseignement fondamental vers l’enseignement moyen, le cycle primaire étant passé de six à cinq années, ce qui a permis d’exploiter les classes vacantes.
L’enseignement fondamental d’une durée de 9 ans constitue une éducation de base commune à tous les élèves; il est assuré par l’école primaire de 5 ans, et par le collège d’enseignement moyen de 4 ans.
L’enseignement primaire
Ses missions :
L’objectif général de l’enseignement primaire est de développer toutes les capacités de l’enfant en lui apportant les éléments et les instruments fondamentaux du savoir : expression orale et écrite, lecture, mathématiques.
Il lui permet de recevoir une éducation convenable, d’étendre sa conscience du temps, de l’espace, des objets et de son propre corps, de développer son intelligence, sa sensibilité, ses aptitudes manuelles, physiques et artistiques. Il lui permet également l’acquisition progressive de savoir méthodologique et le prépare à suivre dans de bonnes conditions la scolarité au collège d’enseignement moyen.
L’enseignement primaire se déroule au sein de l’école primaire, établissement de base de tout le système éducatif national. Le statut de cet établissement lui permet d’avoir les moyens indispensables à sa mission et d’élaborer un projet d’établissement. Ce projet d’établissement définit les modalités particulières de mise en œuvre sous l’autorité du directeur, des programmes nationaux en précisant les activités scolaires et périscolaires, les modalités de prise en charge des différentes catégories d’élèves.
L’enseignement Moyen :
Ses missions :
L’enseignement moyen constitue la dernière phase de l’enseignement fondamental, avec ses propres finalités et des compétences bien définies. Celles-ci assurent pour chaque élève un socle de compétences incompressible d’éducation , de culture et de qualification lui permettant de poursuivre des études et des formations post-obligatoire ou de s’intégrer dans la vie active. L’enseignement moyen se déroule dans les collèges d’enseignement moyen.
Son organisation
L’enseignement moyen est caractérisé par quatre années d’études. Les disciplines sont assurées par des enseignants différents. Les matières s’organisent autour de «pôles» disciplinaires. Ils visent à donner une culture générale, non seulement littéraire mais aussi scientifique, technique et artistique.
Les moyens didactiques du primaire et du moyen
Le manuel scolaire est l’outil essentiel dans l’enseignement fondamental.
L’enseignement secondaire général et technologique
La réorganisation de l’enseignement post-obligatoire a été mise en œuvre, dans le cadre de la réforme du système éducatif algérien, à partir de l’année scolaire 2005/2006. Il est structuré en trois (03) segments :
Premier segment : l’enseignement secondaire général et technologique,
Deuxième segment : la formation et l’enseignement professionnels,
Troisième segment : l’enseignement supérieur.
Il apparaît, ainsi, clairement que le schéma de l’enseignement secondaire général et technologique présente l’avantage d’être en cohérence avec l’enseignement obligatoire en amont et en harmonie avec les deux segments de la voie professionnelle et de l’enseignement supérieur de l’étape post-obligatoire en aval.
Principes généraux de l’enseignement secondaire général et technologique
Il :
- ne fait pas partie de l’enseignement obligatoire, il n’accueille que les élèves répondant aux conditions d’admission arrêtées par le ministre de l’éducation nationale ;
- prépare les élèves à l’examen du baccalauréat de l’enseignement secondaire; c’est un enseignement essentiellement orienté vers la préparation à des formations et à des études supérieures ;
- tient compte de l’organisation de l’enseignement supérieur pour sa restructuration;
- s’inscrit dans le sens des tendances mondiales qui régissent l’organisation de cette étape d’enseignement et qui évitent les spécialisations précoces et une trop grande multiplicité des cheminements et des filières, est une étape où l’élève reçoit une solide formation de base dans les domaines des lettres, des langues, des arts, des sciences et de la technologie, sans pour autant négliger les disciplines qui favorisent le développement de l’esprit civique et le sens des responsabilités. Ce n’est, en aucun cas, une étape de spécialisation dans le parcours scolaire des élèves,
- prend en charge les données qui découlent de l’évolution des sciences et de la technologie lors de l’élaboration de ses curricula,
- évite l’ouverture de filières considérées comme des filières « doublons », faisant appel aux mêmes profils et offrant les mêmes débouchés,
- favorise toutes les réorientations possibles en cours de parcours par la cohérence de ses cheminements et la flexibilité de ses procédures.
Principes spécifiques de l’enseignement secondaire général et technologique
doit :
- accueillir les admis de 4ème AM dans un type d’organisation des enseignements sécurisant, évitant une rupture brutale avec la scolarité antérieure, assurant la continuité éducative et pédagogique à travers le maintien quasi-intégral des matières enseignées dans le moyen;
- introduire la dimension de progressivité dans l’orientation vers les différentes filières en recourant, à l’issue de la 4ème AM, à la pré-orientation selon les profils des élèves qui se répartissent d’une manière quasi naturelle en « littéraires » et « scientifiques » favorisant, ainsi, une orientation plus objective à la fin des troncs communs qui n’exclut pas des réajustements de la pré-orientation;
- homogénéiser, consolider, approfondir les acquisitions de l’étape d’éducation de base et asseoir un large socle de culture générale faite de connaissances et de compétences mobilisables pour les apprentissages ultérieurs et les choix de parcours académique et professionnel, indispensables pour la formation citoyenne.
Finalités de l’enseignement secondaire général et technologique
Il a pour finalités de :
- contribuer à développer et à élever le niveau de connaissance et de conscience des citoyens ;
- contribuer à la production de diplômés de niveaux de connaissances, de compétences et de culture comparables aux “standards” et aux “normes” reconnus universellement ;
- préparer les élèves à la vie dans une société démocratique où ils auront à se prendre en charge et à s’assumer tout en respectant autrui ;
- développer et renforcer les valeurs de la culture nationale et de la civilisation universelle ;
- contribuer à développer chez les élèves la recherche de l’excellence ;
- favoriser le développement des connaissances et des compétences dans les domaines des sciences, de la technologie, des lettres, des arts et de l’économie ;
- rechercher les modes d’organisation et de fonctionnement les plus efficaces et les plus efficients possibles.
Les missions de l’enseignement secondaire général et technologique :
il a pour missions de :
- préparer les jeunes à la poursuite d’études universitaires de haut niveau ;
- développer des attitudes qui favorisent l’acquisition des connaissances et leur intégration ;
- développer l’aptitude à analyser, synthétiser, évaluer et juger ;
- faire parvenir les élèves à l’autonomie de jugement ;
- renforcer le sentiment d’appartenance à une nation et à une civilisation plusieurs fois millénaires, développer et renforcer l’amour de la patrie ;
- développer et renforcer les valeurs spirituelles authentiques ;
- faire acquérir les habiletés et les attitudes nécessaires pour répondre aux exigences d’études universitaires de haut niveau ;
- inculquer et développer l’amour du travail bien fait, la recherche de la minutie et le goût de la perfection ;
- développer l’esprit civique, le respect de l’environnement et du bien public ;
- développer des attitudes de respect d’autrui.
Les objectifs généraux de l’enseignement secondaire général et technologique
Ils peuvent être classés en quatre grandes catégories:
*Objectifs d’éducation générale :
- l’éveil de la personnalité : curiosité, pensée critique, créativité, autonomie,
- l’aspect socialisation : coopération, communication,
- l’acquisition de connaissances : une culture générale et connaissances fondamentales solidement intégrées et mobilisables pour “apprendre à apprendre” en évitant l’aspect encyclopédique.
*Objectifs de méthode:
- les méthodes générales de travail: travail personnel, en groupe, enquête, projet, documentation,
- les méthodes pour favoriser le savoir-faire et la compréhension,
- les méthodes spécifiques des disciplines, en particulier celles de la pensée scientifique.
*Objectifs de maîtrise des différents langages:
- maîtrise de la langue nationale,
- connaissance et maîtrise, au moins, de deux langues étrangères,
- langages artistiques et informatiques,
- langage mathématique.
*Objectifs de la formation scientifique et technologique :
- développer la curiosité, le goût de l’investigation scientifique, l’esprit de créativité et d’initiative,
- comprendre les méthodes scientifiques,
- recourir à des approches expérimentales pour éprouver des hypothèses,
- employer un langage simple et concis pour expliquer et évaluer les faits.
Organisation de l’enseignement secondaire général et technologique
Cet enseignement est organisé en deux grands troncs communs d’une (01) année chacun :
- 1.Un tronc commun lettres avec deux (02) filières en 2ème AS et 3ème AS:
- lettres/philosophie,
- langues étrangères.
- Un tronc commun sciences et technologie avec quatre (04) filières en 2ème AS et 3ème AS:
- mathématiques,
- sciences expérimentales,
- gestion-économie,
- technique mathématiques avec quatre (04) options :
– génie électrique,
– génie civil,
– génie mécanique,
– génie des procédés.
Enseignement de la langue amazighe
La question de la langue et de la culture amazighes a beaucoup avancé quant à sa prise en charge institutionnelle en Algérie. Intégrée au système éducatif depuis 1995, elle a connu une percée depuis qu’elle a été élevée au rang de « langue nationale » en 2003.
Le ministère de l’éducation nationale et le HCA ont convenu d’enclencher le processus de généralisation progressive de cet enseignement à l’ensemble du territoire national. A cet effet, une classe a été ouverte à El-Khroub à l’occasion de la tenue du colloque sur Massinissa en septembre 2014.
L’enseignement et la formation à distance (ONEFD) :
L’office national d’enseignement et de formation à distance (ONEFD) est chargé de dispenser un enseignement à une frange de la population n’ayant pas suivi une scolarité normale en présentiel pour diverses raisons.
Compte tenu de ces missions, l’office a connu au cours de ces dernières années une forte affluence. Ainsi, l’effectif des apprenants pour les cycles moyen et secondaire s’élève à 480.000 inscrits dont plus de 33.000 apprenants issus de la population carcérale.
L’évolution rapide du nombre d’apprenants et l’augmentation croissante en matière d’apprentissage ont nécessité une réflexion sur le développement des centres régionaux en centres de wilaya. Dans ce cadre, 6 centres seront ouverts dans les wilayas de Tamanrasset, Ain-Defla, Tissemsilt, Batna, El-Oued et Souk-Ahras.
En outre, L’ONEFD a mis en œuvre sa propre plate-forme d’enseignement à distance (internet) au profit de tous ses apprenants et a lancé le mode d’enseignement par tutorat en ligne pour les élèves des classes d’examen.
Dans le cadre du soutien pédagogique aux élèves de 3ème année secondaire des wilayas du grand sud (Adrar, Tamanrasset, Tindouf, Ouargla et Illizi), puis à l’ensemble des wilayasة l’ONEFD a permis aux élèves de ces wilayas d’accéder gratuitement à sa plate-forme qui contient :
– les cours de la 3°année secondaire conçus selon les programmes officiels et adaptés à un enseignement en dehors de la présence du professeur ;
– des sujets d’examen corrigés ;
– des exercices d’auto-évaluation interactifs ;
– des orientations pédagogiques.
Cette opération a été généralisée à tous le territoire national.
L’Alphabétisation
La mise en œuvre de la stratégie nationale d’alphabétisation pour la période 2007-2016, a permis l’inscription de plus de 3,5 millions d’apprenants durant la période de 2007 à 2014, tous niveaux confondus, le sexe féminin représentant 87% de l’effectif global.
Le nombre des personnes déjà alphabétisées à fin 2014 dépasse 2 millions de personnes. Cette action a permis de réduire le taux d’analphabètes qui passe de 22,3% en 2008 à 15,15% à fin 2014.
Il y a lieu de constater que la population rurale est plus motivée car on a enregistré pour l’année 2013/2014 presque 50% des inscrits, en tenant compte de la densité de la population.
L’Office national d’alphabétisation et d’enseignement des adultes (ONAEA) s’occupe également de la population carcérale où l’on enregistre 8.130 apprenants dont 955 apprenantes.
L’effectif global des enseignants chargés de l’alphabétisation était de 25.713 enseignants dont 22.363 enseignantes.
Description des stratégies adoptées concernant les élèves qui ont besoin d’un enseignement spécial :
L’Enseignement spécialisé :
Avec la mise en place de l’enseignement fondamental, le Ministère de l’Education Nationale a créé deux dispositifs pour traiter les difficultés d’apprentissage constatées chez des élèves. Il s’agit de la remédiation pédagogique et de l’enseignement d’adaptation.
La remédiation pédagogique concerne les élèves qui accusent des déficits d’acquisition ou qui manifestent des difficultés jugées “légères” dans une ou plusieurs activités d’apprentissages fondamentaux. Par contre, l’enseignement d’adaptation est destiné aux élèves qui souffrent d’un retard scolaire profond et global.
Conformément aux innovations dans les sciences de l’éducation et aux recommandations de l’UNESCO, le secteur de l’éducation en collaboration avec le secteur de la santé , de la population et de la réforme hospitalière, et le secteur de la solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, chacun en ce qui le concerne, assure des services particuliers au profit des élèves ayant des besoins éducatifs spécifiques. Il s’agit des élèves retardés scolaires, des élèves malades hospitalisés pour une longue durée, des élèves malvoyants, des élèves malentendants, etc.
Dans ce cadre, un dossier a été préparé, comportant une stratégie globale pour assurer des services médico-psycho-pédagogiques à cette catégorie d’élèves en collaboration avec les différents partenaires.
En ce qui concerne les élèves retardés scolaires, le Ministère de l’Education Nationale a pris en charge le soin de traiter leurs difficultés scolaires d’une manière intense et circonstancielle, leur permettant de poursuivre les activités des apprentissages fondamentaux dans des classes spéciales et les autres activités dans les classes normales. Une fois qu’ils atteignent un niveau de compétence leur permettant de suivre normalement le cursus scolaire, ils sont réintégrés dans les classes normales. Des commissions psychopédagogiques et médicales sont mises en place. Elles ont pour mission le dépistage, le suivi et la réintégration de cette catégorie d’élèves.
La stratégie éducative adoptée pour cette catégorie d’élèves, se base sur l’adaptation des programmes et des méthodes avec les besoins de ces élèves. Elle préconise un enseignement individualisé et une organisation en groupes restreints.
Pour ce qui est des élèves malades hospitalisés pour une longue durée, des arrêtés interministériels entre le secteur de l’éducation nationale et celui de la santé, fixent les modalités d’organisation des cours avec un contenu et un horaire adapté en faveur de cette catégorie d’élèves. Ces cours sont assurés par des enseignants relevant de l’éducation nationale.
Prise en charge des élèves à besoins spécifiques
Dans le cadre du développement de l’éducation inclusive, des actions ont été entreprises et ont permis la prise en charge d’un certain nombre d’élèves à besoins spécifiques en milieu scolaire ordinaire.
S’agissant du droit à l’éducation des enfants en situation d’handicap, le secteur de l’Education Nationale a œuvré pour concrétiser la politique nationale visant l’insertion de cette catégorie de personnes, par la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire approprié, ainsi que des programmes et dispositifs de mise en œuvre, en collaboration étroite avec les secteurs concernés, en l’occurrence la solidarité nationale et la santé.
La loi n° 08/04 du 23 janvier 2008 portant loi d’orientation sur l’Education Nationale spécifie des dispositions particulières aux enfants ayant des besoins spécifiques.
L’article 14 : « L’Etat veille à permettre aux enfants ayant des besoins spécifiques de jouir du droit à l’enseignement. Le secteur de l’Education Nationale, en liaison avec les établissements hospitaliers et les autres structures concernées, veille à la prise en charge pédagogique appropriée et à l’intégration scolaire des élèves handicapés et des malades chroniques ».
Une série de textes réglementaires ont été élaborés et/ou actualisés, en collaboration avec les secteurs concernés, afin d’assurer la prise en charge de la scolarité des enfants en situation d’handicap.
A cet effet et pour mieux encadrer ces actions, notamment, aux plans organisationnel et pédagogique, deux textes ont été signés conjointement par les Ministres de l’éducation nationale et de la solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme.
Il s’agit de :
– l’arrêté interministériel du 13 mars 2014 fixant les modalités d’ouverture de classes spéciales pour enfants handicapés au sein des établissements d’éducation et d’enseignement publics relevant du secteur de l’éducation nationale.
– la circulaire conjointe en date du 3 décembre 2014, adressée aux directeurs exécutifs de Wilayas, portant sur les mesures à prendre pour faciliter l’accès de ces élèves aux établissements scolaires et sur l’adaptation des activités pédagogiques à la nature des handicaps des ces élèves, dans le but d’assurer le droit à l’éducation à tous les enfants.
– la circulaire ministérielle en date du 17 décembre 2014 relative à la mise en œuvre des dispositions contenues dans les 2 textes précités.
Ainsi, et en application des textes réglementaires, le ministère de l’Education Nationale, en collaboration avec les secteurs concernés (la solidarité nationale et la santé) a pris des mesures organisationnelles et pédagogiques pour assurer ce droit à ces catégories d’enfants au même titre que les autres enfants. C’est ainsi que l’année scolaire 2013-2014 a vu la prise en charge de 2.748 élèves, se répartissant comme suit :
* Prise en charge des élèves hospitalisés pour une longue durée
Ouverture de classes au sein des hôpitaux et centres hospitaliers afin d’assurer la continuité de leur scolarité durant leur séjour à l’hôpital et de les aider à réintégrer l’école à l’issue des soins. En 2013-2014, on dénombre 36 classes ouvertes au sein des hôpitaux et centres hospitaliers à travers 9 wilayas.
L’effectif des élèves bénéficiant de ce dispositif a atteint 464 dont 275 élèves du cycle primaire et 189 élèves du cycle moyen.
* Prise en charge des enfants atteints d’une déficience sensorielle :
Ouverture de classes intégrées dans des écoles primaires et les collèges pour accueillir des enfants malentendants (sourds muets) : 413 élèves à travers 12 wilayas (240 au primaire et 173 au moyen).
Ouverture de classes dans des écoles primaires et des collèges pour la prise en charge des élèves malvoyants (aveugles) : 179 élèves à travers 7 wilayas (122 au primaire et 57 au moyen).
* Prise en charge des enfants trisomiques et déficients mentaux
Des classes pour enfants trisomiques et déficients mentaux sont ouvertes dans des écoles primaires, en coordination avec des associations activant dans ce domaine dans le cadre d’une éducation inclusive. Ainsi, l’école contribue à cette action par l’octroi du local et du mobilier scolaire et les associations assurent l’encadrement pédagogique spécialisé.
Ainsi, 63 classes accueillant 490 enfants trisomiques, autistes et déficients mentaux légers ont été ouvertes dans des établissements relevant de l’éducation nationale, répartis à travers 9 wilayas du pays.
L’encadrement de ces classes est assuré par un personnel spécialisé relevant de la protection sociale. Les programmes qui y sont appliqués, sont des programmes aménagés selon la nature des handicaps.
1.202 élèves accusant un léger retard ont suivi un enseignement spécifique dans les classes d’adaptation à travers 16 wilayas.
* Prise en charge des enfants handicapés moteurs
Les enfants handicapés moteurs sont systématiquement pris en charge dans les établissements scolaires quand leur handicap ne nécessite pas une assistance assurée par une tierce personne. Des mesures organisationnelles et pédagogiques sont prises pour faciliter à l’enfant handicapé moteur l’accès à l’établissement, les déplacements à l’intérieur de l’établissement et la réalisation des activités pédagogiques.
Le nombre d’élèves ayant suivi leur scolarité en 2013-2014 au niveau de l’ensemble des wilayas est de 9.364 dont 8.669 du cycle primaire et 695 du cycle moyen.
Réforme du système éducatif
Il a été entrepris une réforme globale du système éducatif. Cette réforme s’inscrit parmi la série de réformes que le Président Abdelaziz BOUTEFLIKA a mises en chantier. La Commission de Nationale de Réforme du système éducatif a été installée le 13 mai 2000 par le Président de la République lors d’une cérémonie solennelle où ont été conviés les présidents des institutions nationales, des chefs de partis politiques, les représentants de la société civile et du mouvement associatif ainsi que des syndicats. La commission était chargée de procéder, sur la base de critères scientifiques et pédagogiques, à une évaluation du système éducatif en place en vue d’établir un diagnostic qualifié, objectif et exhaustif de tous les éléments constitutifs du système d’éducation, de formation professionnelle et d’enseignement supérieur, et d’étudier, en fonction de cette évaluation, une refonte totale et complète du système éducatif. La commission a donc été chargée de proposer un projet définissant les éléments constitutifs d’une nouvelle politique éducative comportant, notamment, une proposition de schéma directeur portant d’une part, sur les principes généraux, les objectifs, les stratégies et les échéanciers de mise en œuvre graduelle de la nouvelle politique éducative, et, d’autre part, sur l’organisation et l’articulation des sous-systèmes ainsi que l’évaluation des moyens humains, financiers et matériels à mettre en place.
LES GRANDS POLES DE LA REFORME
La réforme du système éducatif consiste à mettre en œuvre une série de mesures qui s’articulent autour de trois grands pôles, à savoir l’amélioration de la qualification de l’encadrement, la refonte de la pédagogie et la réorganisation générale du système éducatif.
Concernant le premier pôle, il s’agit d’améliorer de façon significative les conditions de formation et de perfectionnement des enseignants en vue d’en faire une véritable pépinière de formation de la future élite du corps enseignant.
Le deuxième pôle de la réforme consiste à mettre en place un processus de refonte de la pédagogie et de réhabilitation des champs disciplinaires. Ce processus vise pour l’essentiel à :
– renforcer l’enseignement de la langue arabe, langue nationale et officielle, en mobilisant les moyens nécessaires pour en faire un instrument efficace d’enseignement dans toutes les disciplines ;
– œuvrer à réunir les conditions et moyens nécessaires pour répondre à la demande d’enseignement de tamazight, langue nationale, dans ses variantes linguistiques ;
– adapter les contenus d’enseignement de l’éducation islamique et de l’éducation civique et morale à l’âge et au développement intellectuel et psychologique des élèves. L’éducation islamique et l’éducation civique et morale doivent préparer nos enfants à l’apprentissage et l’observance des principes moraux et religieux dans le cadre des valeurs civilisationnelles du peuple algérien ainsi qu’à l’exercice de la citoyenneté;
– organiser, selon une méthode progressive, scientifique et expérimentale, l’ouverture sur les langues étrangères dans l’enseignement fondamental afin de permettre l’accès direct aux connaissances et savoirs universels. A cet effet, il s’agit :
- de continuer à assurer l’enseignement de deux langues étrangères, le français et l’anglais, dans l’enseignement fondamental en prévoyant une introduction plus précoce par rapport à la situation actuelle, compte tenu des moyens disponibles et ceux mobilisables ;
- d’introduire et développer une troisième langue étrangère optionnelle dans les filières littéraires de l’enseignement secondaire.
– réhabiliter l’enseignement de l’histoire et de la philosophie en tant que disciplines majeures ;
– réhabiliter les filières d’excellence de « philosophie », « mathématiques » et « technique mathématique » disparues depuis le début des années 90 ;
– introduire les technologies de l’information et de la communication dans le système éducatif en vue de faciliter l’accès du pays à la société de l’information et à la civilisation scientifique et technique dans le cadre de la mondialisation ;
– réhabiliter l’éducation physique et sportive à tous les niveaux et promouvoir l’éducation artistique;
– utiliser les symboles scientifiques universels et introduire des notions de terminologie dans les manuels scientifiques et techniques ;
– mettre au point et déployer une stratégie rénovée d’alphabétisation des adultes et de réhabilitation de l’école du travail en faveur de tous ceux qui désirent améliorer leur niveau et leur statut socioprofessionnel.
Le troisième grand pôle de la réforme concerne la réorganisation du système éducatif. Cette réorganisation se fera par étapes.
L’année 2002/2003 a été consacrée à la mise en place du dispositif juridique nécessaire pour encadrer l’ouverture des établissements privés d’enseignement, dans le respect des programmes nationaux, et le développement de l’éducation préscolaire.
En 2003/2004, a été amorcée la mise en place de l’enseignement moyen de 4 ans qui a remplacé progressivement le 3ème cycle de l’enseignement fondamental de 3 ans. Cet allongement a eu une implication sur la durée de l’enseignement primaire qui a été réduit à 5 ans..
En 2004/2005, la mise en place de la nouvelle organisation de l’enseignement post-obligatoire a été entamée. La réorganisation de ce cycle est justifiée par l’incohérence et l’irrationalité de son fonctionnement.
La nouvelle organisation de l’enseignement post-obligatoire est articulée autour de trois segments :
– l’enseignement secondaire général et technologique qui prépare à l’accès à l’enseignement supérieur ;
– la formation professionnelle qui a été recentrée sur sa fonction originelle qui consiste à répondre à la demande économique en préparant à l’exercice d’un métier.
Enfin, en vue de contribuer à assurer le succès de la réforme et accroître les performances du système éducatif, deux institutions d’appui au système éducatif doivent être créées. La première est une institution de concertation, le conseil national de l’éducation et de la formation qui permettra à tous les acteurs concernés de s’exprimer et de débattre sur les questions éducatives. La deuxième est une institution de régulation, l’observatoire national de l’éducation et de la formation, institution d’expertise, d’évaluation et de prospective éducatives en vue d’accroître la capacité d’analyse et de mesure des performances du système éducatif, en comparaison avec les normes internationales.
Administration et gestion du système d’éducation
Conformément à la composition du gouvernement, le système éducatif algérien est réparti sur trois départements ministériels : le ministère de l’éducation nationale (enseignements fondamental et secondaire), le ministère de la formation et de l’enseignement professionnels et le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Chacun de ces ministères administre et gère le sous-système dont il est chargé selon une organisation et des modalités édictées par des textes juridiques qui lui sont propres.
La coordination intersectorielle s’effectue au sein des conseils du gouvernement et des réunions interministérielles et à travers les commissions mixtes et les groupes de travail créés selon les besoins pour étudier des questions telles que l’orientation des élèves et des étudiants et la gestion des flux, l’organisation des cursus et des programmes pédagogiques, la formation des enseignants et des cadres, l’utilisation optimum des infrastructures et des équipements, l’adéquation formation emploi, etc.
La loi relative à la commune et la loi relative à la wilaya précisent le cadre de répartition des charges entre l’Etat et chacune de ces collectivités locales; en matière de réalisation et de maintenance des infrastructures, en particulier, la commune est concernée par les écoles primaires, la wilaya pour ceux des enseignements moyen et secondaire.
Les attributions du ministre de l’éducation sont précisées de manière détaillée par le décret exécutif n° 94-265 du 6 septembre 1994. Ce décret constitue le cadre réglementaire pertinent pour orienter l’ensemble des activités du ministère de l’éducation nationale. L’esprit et les termes du décret soulignent le rôle important de pilotage dévolu au ministre, notamment en matière d’élaboration, de mise en œuvre, de suivi et de contrôle des politiques éducatives comme celles portant, par exemple, sur les programmes d’études, les moyens d’enseignement, les statuts et la formation des personnels, l’évaluation pédagogique.
L’action de l’administration centrale est soutenue et complétée par celle des établissements et offices nationaux et des directions de wilaya.
- Le centre national d’alphabétisation (CNA), créé en 1964, transformé en Office National d’Alphabétisation et d’Education des Adultes (ONAEA) en 1995, est un établissement public à caractère administratif chargé de concevoir et de mettre en œuvre une stratégie, des programmes et des moyens didactiques destinés à lutter contre l’analphabétisme et à promouvoir des opérations de formation permanentes au profit des alphabétisés.
- L’Institut National de la recherche en Education (INRE), créé en 1996 à l’issu de la restructuration de l’ex Institut Pédagogique National (IPN) créé en 1962, est également un établissement public à caractère administratif, chargé de la recherche pédagogique, de la mise en place des mécanismes et du suivi des procédures d’agrément des manuels scolaires et d’homologation des livres para scolaires et autres documents et matériels didactiques d’appoint.
- L’Office National des Publications Scolaires (ONPS), est un établissement à caractère industriel et commercial issu de la restructuration de l’ex-Institut Pédagogique National (IPN) en 1990; il est chargé de la production et de la diffusion des manuels scolaires et autres supports didactiques.
- L’Office National de l’Enseignement et de la Formation à Distance (ONEFD) par correspondance, radiodiffusion et télévision, est un établissement à caractère administratif créé par décret N° 01-288 du 24 septembre 2001 portant modification du statut du Centre National d’Enseignement Généralisé (CNEG) créé en 1969 et qui était chargé de dispenser un enseignement à distance aux élèves empêchés de poursuivre leurs études dans un établissement scolaire. Les cours s’adressent aussi aux travailleurs et aux citoyens désireux d’améliorer leur niveau d’instruction, de se préparer aux différents examens et concours ou aspirant à une promotion socioprofessionnelle.
- Le Centre d’Approvisionnement et de Maintenance en Equipement et Matériels Didactiques (CAMEMD) est un établissement à caractère administratif créé en 1986, chargé d’acquérir et de fournir aux établissements les équipements didactiques et technico-pédagogiques et d’en assurer la maintenance.
- L’institut National de la Formation du Personnel de l’Education (INFPE) est un établissement public à caractère administratif créé en 2000, résultant de la modification du statut du Centre National de la Formation des Cadres de l’Education (CNFCE) qui existait depuis 1981. Il est chargé de la formation initiale des personnels d’inspection, de direction et de gestion financière des établissements scolaires et de la formation continue des différents personnels exerçant dans le secteur de l’éducation nationale.
- L’Office National des Examens et Concours (ONEC) est un EPA qui s’est vu confier dès sa création en 1989 l’ensemble des missions détenues par l’ex-direction des examens; à savoir: l’organisation de tous les examens et concours scolaires et professionnels.
- Le Centre national de la Documentation Pédagogique (CNDP) est un EPA créé en 1992. Il est chargé d’acquérir et de mettre à la disposition” des établissements scolaires, sous forme de dotations, de ventes, de prêts ou d’abonnements, une documentation pertinente, au faite des développements scientifiques, technologiques et pédagogiques, susceptible de constituer une source d’auto-formation pour les utilisateurs et, partant, d’améliorer le processus d’enseignement-apprentissage.
- La Commission nationale des programmes (CNP), créée en juin 1998, a pour mission d’émettre des avis et des propositions au ministre chargé de l’éducation sur toute question relative aux programmes d’enseignement notamment; la conception générale des enseignements; le référentiel général des programmes; la conformité des projets de programmes avec les finalités et les objectifs du système.
- Le Conseil National de l’Education et de la Formation, (CNEF), créé par le décret exécutif N° 03-407 du 5 novembre 2003 est un organe national de consultation et de concertation, d’étude et d’évaluation en matière d’éducation et de formation.
- L’Observatoire National de l’Education et de la Formation, (ONEF) créé par le décret Présidentiel N° 03-46 du 5 novembre 2003 est une structure d’expertise, d’études, de suivi, de veille et d’analyse prospective du système d’éducation et de formation.
- Le Centre National Pédagogique et linguistique pour l’enseignement de Tamazight, créé par le décret exécutif N° 03-470 du 2 décembre 2003 est chargé du développement de l’enseignement de la langue Tamazight qui est une langue nationale.
- Le Centre National d’Intégration des Innovations Pédagogiques et de Développement des Technologies de l’Information et de la Communication (CNIIPDTICE), créé par le décret exécutif N° 03-471 du 2 décembre 2003 dont l’objectif est d’élaborer des études, des recherches, de consulter, d’élaborer et de diffuser des innovations pédagogiques et des nouvelles technologies de l’information et de la communication en éducation.
- Les directions de l’éducation de wilaya assurent la mise en œuvre de la politique d’éducation décidée par les services centraux et veillent aux conditions de scolarité des élèves et au bon fonctionnement des établissements d’enseignement. Les opérations successives de déconcentration et de décentralisation leur ont conféré d’importants pouvoirs de décision, notamment en matière de gestion des ressources humaines et financières, de programmation et de carte scolaire. En dehors des programmes, méthodes et horaires, de la réglementation relative aux examens, des nomenclatures des équipements didactiques et autres moyens d’enseignement, pratiquement toutes les autres missions propres au secteur de l’éducation sont déconcentrées, soit complètement décentralisées.
La coordination entre les directions de l’éducation de wilaya, et avec les principaux corps d’encadrement (inspecteurs, chefs d’établissements), s’effectue au niveau régional au sein d’espaces de concertation dénommés «conférences régionales» au nombre de 4 et au niveau national au sein de la conférence nationale.
En outre, il faut relever que certains ministères ou organisations contribuent selon leurs spécialités respectives aux actions d’éducation; il s’agit notamment :
- des ministères de la jeunesse et des sports, par leur contribution dans les classes sport-études en assurant l’encadrement et le matériel sportif,
- du ministère de la santé et de la population et de la réforme hospitalière, par sa contribution dans l’hygiène scolaire,
- du ministère de la solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, par sa contribution à la prise en charge de l’éducation au profit des enfants ayant des besoins spécifiques;
– Les Associations des Parents d’élèves apportent leur soutien moral et matériel à l’action éducative et participe à la vie scolaire.
– Des associations d’alphabétisation contribuent, en liaison avec l’office national de l’alphabétisation et de l’éducation des adultes à la résorption du phénomène d’analphabétisme. L’association «IQRAA» mérite d’être signalée pour son action notamment en direction des femmes rurales.
Depuis le début des années 1990, le secteur privé a commencé à se développer dans le domaine de l’enseignement. Le Décret exécutif N° 04-90 du 24 Mars 2004 fixe les conditions de création, ouverture et de contrôle des établissements privés d’éducation et d’enseignement Ce décret précise les obligations des fondateurs des établissements privés d’éducation et d’enseignement vis-à-vis de l’Etat et des parents d’élèves. Il définit la nature, l’organisation et le fonctionnement de ces établissements sur la base d’un cahier des charges élaboré par les services du ministère de l’éducation nationale.
Le financement de l’Education
Les dépenses publiques d’éducation sont assurées pour une grande part par l’Etat et dans une moindre mesure par les collectivités locales (communes et wilayas).
En effet, et à l’exception des dépenses liées au gardiennage et à l’entretien des écoles primaires assurées par les communes, l’Etat prend en charge la quasi-totalité des dépenses de personnel pédagogique, administratif, technique et de service des trois niveaux d’enseignement (primaire, moyen et secondaire).
La totalité des dépenses d’équipement et des dépenses à caractère social (interventions publiques) sont à la charge de l’Etat, de même que les dépenses de fonctionnement des établissements d’enseignement moyen et d’enseignement secondaire général et technique.
Les communes financent la totalité des dépenses relatives au fonctionnement des écoles primaires (maintenance, eau, gaz, électricité, téléphone, fournitures de bureau et pédagogiques, produits d’entretien,…)
Les wilayas prennent en charge les grosses réparations des établissements d’enseignement moyen et d’enseignement secondaire général et technique.
Pour l’exercice 2015, le budget annuel s’élève à plus 789 Milliards de DA (plus de 696 milliards DA pour le fonctionnement et plus de 93 milliards pour l’équipement),
Actions de soutien à la scolarité :
L’Etat consacre aux actions de soutien à la scolarité un budget conséquent et des efforts soutenus en vue d’assurer l’égalité des chances et l’équité entre tous les élèves et garantir leur scolarité dans de bonnes conditions, à travers notamment les mesures suivantes:
1- l’allocation de scolarité de 3.000 DA, d’une enveloppe globale de 9 Milliards DA, instituée par son excellence le Président de la République est servie annuellement, au début de la rentrée scolaire, à 3 Millions d’élèves nécessiteux en vue de faire face à l’achat des fournitures scolaires.
2- la gratuité du manuel scolaire : les manuels scolaires sont remis gratuitement à plus de 4 Millions d’élèves dont, notamment, les élèves bénéficiant de l’allocation de scolarité, de l’ensemble des élèves du préscolaire et de première année primaire et des enfants des personnels du secteur de l’éducation, soit près de 50% de l’effectif global des élèves scolarisés, tous cycles confondus. Cette opération est dotée d’une enveloppe de 6,5 Milliards DA.
3- l’alimentation scolaire: en plus de sa dimension sociale, l’alimentation scolaire joue un rôle éminemment éducatif en assurant (en 2014-2015) une ration alimentaire équilibrée à 3.301.000 élèves à travers 14.640 cantines scolaires, soit 85 % des élèves du primaire (99% des élèves du sud).
4- le transport scolaire: le transport scolaire constitue un apport appréciable à la régularité de la scolarité des élèves dans les zones éloignées ou enclavées. Le parc qui compte 5.694 bus est mis à la disposition des communes concernées et assure le transport à près de 700.000 élèves.
5- la santé scolaire: le Ministère de l’éducation nationale en coordination avec le Ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière veille à la santé des élèves à travers 1.485 unités de dépistage et de suivi sanitaire (UDS) implantés dans les établissements scolaires.
En 2014-2015, les UDS sont encadrées par 5.903 personnels médicaux, soit : 1.539 médecins généralistes, 1.329 chirurgiens dentistes, 1.067 psychologues scolaires et 1.968 agents paramédicaux.
Les équipes médicales sont, notamment, chargées d’examiner systématiquement les classes-cibles (tous les élèves de première année de chaque cycle). Ces visites médicales permettent de repérer les problèmes de santé des élèves pouvant entrainer des difficultés ultérieures d’apprentissage, telles que les problèmes visuels, auditifs, de déformation de la colonne vertébrale (scoliose), de carie dentaire, de la sphère ORL et de troubles du langage ou du comportement. Les élèves malades identifiés sont orientés vers les centres spécialisés et font l’objet d’un suivi régulier
Le système d’évaluation
Examens, tests et certificats sanctionnant les études :
L’évaluation des acquisitions scolaires des élèves et le passage d’un niveau à un autre dans l’enseignement fondamental reposent sur certains principes pédagogiques.
D’abord, l’évaluation est considérée comme une partie intégrante de l’acte pédagogique. Elle permet de déterminer l’effet de l’apprentissage, l’évolution des acquisitions des élèves ainsi que le niveau d’atteinte des objectifs pédagogiques.
Pour cela, l’évaluation prend des formes différentes et en même temps, complémentaires.
1-Le contrôle continu :
C’est l’observation quotidienne, de l’activité des élèves, de leurs comportements, de leurs démarches intellectuelles et des stratégies qu’ils mettent en œuvre dans leur apprentissage.
Le contrôle continu permet de :
- diagnostiquer les points forts et les points faibles dans le processus d’apprentissage, la méthode d’enseignement et les résultats des élèves ;
- s’assurer de la valeur de l’effet au niveau de la compréhension, de l’assimilation et de la rétention des connaissances ;
- réguler, en cas de besoin, la méthode d’intervention et d’adopter une procédure plus convenable.
Dans cette forme d’évaluation, l’enseignant fait appel à une panoplie d’outils, allant d’une simple question jusqu’à des épreuves plus complexes, touchant une ou plusieurs notions, une ou plusieurs unités du programme
2- L’évaluation annuelle ou de fin de cycle :
C’est une évaluation sommative qui permet de déterminer le profil de l’élève et ses résultats à la fin de l’année ou du cycle, et de mesurer sa capacité à poursuivre la scolarité à l’échelon supérieur. Pour cela, des épreuves écrites ou pratiques sont organisées à la fin de l’année ou du cycle, au niveau de l’établissement.
Le passage d’une année à une autre se fait donc sur la base des résultats obtenus aux épreuves communes au niveau de l’établissement et de l’avis du conseil des enseignants.
Pour les élèves des classes de 5ème année primaire, le passage à la 1ère année moyenne est tributaire de la réussite aux épreuves de contrôle continu et à l’examen de fin de cycle primaire organisé au niveau national, et qui comporte des épreuves dans les langages fondamentaux (arabe, mathématique et français).
La scolarité obligatoire est couronnée par le diplôme du Brevet d’Enseignement moyen (BEM).
L’enseignement secondaire est sanctionné par l’examen du baccalauréat.
L’évaluation des résultats d’apprentissage au niveau national :
Le système d’évaluation, devra, progressivement, céder la place à un système dont les démarches, les procédures et les règles qui en constituent les fondements seront orientés vers la mise en place d’un processus dont l’objectif sera d’apprécier le «comportement» des différentes composantes du système et de leurs rendements dans le but de fournir des informations exploitables par les différents agents concernés (élèves, enseignants, parents, chefs d’établissements, inspecteurs, gestionnaires du système,…) mais à des fins différentes en fonction de leurs préoccupations et de leurs niveaux de responsabilité et de décision (famille, groupe classe, établissement, wilaya, administration centrale, institution de recherche).
Dans ce cadre là, le nouveau système d’évaluation répondra aux objectifs visés par le ministère de l’éducation nationale, à savoir :
- contribuer à une meilleure connaissance du système éducatif, éclairer la réflexion sur son évolution, faciliter et orienter la prise de décision.
- responsabiliser les wilayas et les rendre comptables du rendement des établissements.
- amener les chefs d’établissements et les enseignants à se sentir responsables et comptables de la réussite de leurs élèves pour les apprentissages accessibles à tout un chacun.
Dans le cadre des objectifs visés par le ministère de l’éducation nationale, deux objectifs principaux sont assignés au système d’évaluation projeté :
- Fournir des informations sur les niveaux de performance atteints par des populations scolaires déterminées:
- fournir grâce à des études, des informations sur le rendement du système éducatif.
- aider les responsables de la politique éducative à corriger les dysfonctionnements éventuels du système.
- identifier les distorsions existant entre les curricula officiels et les curricula réalisés.
- fournir un éclairage à propos des facteurs associés aux différences de rendement constatées entre écoles, entre classes, entre élèves ou entre d’autres sous-groupes.
- fournir des données de base fiables en matière de rendement scolaire afin de pouvoir tracer les grandes lignes des futures réformes.
- Utiliser les instruments développés, les adapter, les diffuser et contribuer à la création de banques de données et aider à optimiser les processus de sélection et d’orientation:
- aider à la construction d’instruments permettant une meilleure sélection.
- aider à l’optimalisation des processus de sélection et d’orientation.
- contribuer à l’édification d’une banque d’items.
- diffuser les instruments d’évaluation parmi la communauté éducative.
- promouvoir et encourager l’évaluation formative.
- La mise en œuvre de ce système d’évaluation, associée à un certain nombre de mesures qualifiées «d’intrants qualitatifs » permettront de:
- d’améliorer la qualité et la pertinence de l’enseignement dispensé aux niveaux fondamental et secondaire grâce à un meilleur « feedback ».
- de mieux mesurer le niveau des connaissances acquises par les élèves grâce à la formation du personnel aux techniques d’évaluation.
- de concevoir des outils didactiques mieux adaptés aux besoins des praticiens et plus en rapport avec les programmes.
- de mettre en place un système d’information pédagogique mieux adapté aux besoins de la communauté éducative et à même de fournir aux décideurs les outils facilitant le développement des stratégies éducatives à long terme, fondées sur une évaluation fiable du fonctionnement du système et sur des données objectives et quantifiées.
- de restaurer la pédagogie dans sa dimension originelle.
- de fonder la promotion sur des données essentiellement pédagogiques, qu’il s’agisse de la promotion des élèves d’une année à l’autre ou d’un cycle vers un autre ou de la promotion vers différents corps pédagogiques qui devrait désormais se baser sur le mérite pédagogique et scientifique et non plus sur le seul critère d’ancienneté.
Dans le cadre de la mise en œuvre du «Programme National d’Evaluation du Rendement du Système Educatif Algérien », de nombreux travaux ont été effectués à ce jour :
- Réalisation et édition d’une publication sur les «indicateurs du système éducatif» édition 1999 et édition 2000, inspirés des indicateurs de l’OCDE.
- Evaluation du rendement du système éducatif à différents niveaux et dans diverses disciplines, dans six wilayas pilotes :
- 3ème AF: langue arabe, éducation mathématique.
- 6ème AF: langue arabe, éducation mathématique.
- 9ème AF: langue arabe mathématique et langue française.
- 1ère AS : mathématiques.
A ces évaluations est venue s’ajouter : la participation de l’Algérie :
– au projet MLA II initié par l’UNESCO et qui a permis d’évaluer les acquis scolaires des élèves de 2ème année moyenne en Mathématiques et en Sciences liées à la vie courante.
– aux épreuves de compétences et de connaissances : TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study.) en science et mathématiques en 4ème AP et 2èmeAM.
– participation prochaine aux épreuves de compétences et de connaissances PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves).