Administration et gestion du système d’éducation

Conformément à la composition du gouvernement, le système éducatif algérien est réparti sur trois départements ministériels : le ministère de l’éducation nationale (enseignements fondamental et secondaire), le ministère de la formation et de l’enseignement professionnels et le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Chacun de ces ministères administre et gère le sous-système dont il est chargé selon une organisation et des modalités édictées par des textes juridiques qui lui sont propres.

La coordination intersectorielle s’effectue au sein des conseils du gouvernement et des réunions interministérielles et à travers les commissions mixtes et les groupes de travail créés selon les besoins pour étudier des questions telles que l’orientation des élèves et des étudiants et la gestion des flux, l’organisation des cursus et des programmes pédagogiques, la formation des enseignants et des cadres, l’utilisation optimum des infrastructures et des équipements, l’adéquation formation emploi, etc.

La loi  relative à la commune et la loi relative à la wilaya précisent le cadre de répartition des charges entre l’Etat et chacune de ces collectivités locales; en matière de réalisation et de maintenance des infrastructures, en particulier, la commune est concernée par les écoles primaires, la wilaya pour ceux des enseignements moyen et secondaire.

Les attributions du ministre de l’éducation sont précisées de manière détaillée par le décret exécutif n° 94-265 du 6 septembre 1994. Ce décret constitue le cadre réglementaire pertinent pour orienter l’ensemble des activités du ministère de l’éducation nationale. L’esprit et les termes du décret soulignent le rôle important de pilotage dévolu au ministre, notamment en matière d’élaboration, de mise en œuvre, de suivi et de contrôle des politiques éducatives comme celles portant, par exemple, sur les programmes d’études, les moyens d’enseignement, les statuts et la formation des personnels, l’évaluation pédagogique.

L’action de l’administration centrale est soutenue et complétée par celle des établissements et offices nationaux et des directions de wilaya.

  1.  Le centre national d’alphabétisation (CNA), créé en 1964, transformé en Office National d’Alphabétisation et d’Education des Adultes (ONAEA) en 1995, est un établissement public à caractère administratif chargé de concevoir et de mettre en œuvre une stratégie, des programmes et des moyens didactiques destinés à lutter contre l’analphabétisme et à promouvoir des opérations de formation permanentes au profit des alphabétisés.
  2. L’Institut National de la recherche en Education (INRE), créé en 1996 à l’issu de la restructuration de l’ex Institut Pédagogique National (IPN) créé en 1962, est également un établissement public à caractère administratif, chargé de la recherche pédagogique, de la mise en place des mécanismes et du suivi des procédures d’agrément des manuels scolaires et d’homologation des livres para scolaires et autres documents et matériels didactiques d’appoint.
  3. L’Office National des Publications Scolaires (ONPS), est un établissement à caractère industriel et commercial issu de la restructuration de l’ex-Institut Pédagogique National (IPN) en 1990; il est chargé de la production et de la diffusion des manuels scolaires et autres supports didactiques.
  4. L’Office National de l’Enseignement et de la Formation à Distance (ONEFD) par correspondance, radiodiffusion et télévision, est un établissement à caractère administratif créé par décret N° 01-288 du 24 septembre 2001 portant modification du statut du Centre National d’Enseignement Généralisé (CNEG) créé en 1969 et qui était chargé de dispenser un enseignement à distance aux élèves empêchés de poursuivre leurs études dans un établissement scolaire. Les cours s’adressent aussi aux travailleurs et aux citoyens désireux d’améliorer leur niveau d’instruction, de se préparer aux différents examens et concours ou aspirant à une promotion socioprofessionnelle.
  5. Le Centre d’Approvisionnement et de Maintenance en Equipement et Matériels Didactiques (CAMEMD) est un établissement à caractère administratif créé en 1986, chargé d’acquérir et de fournir aux établissements les équipements didactiques et technico-pédagogiques et d’en assurer la maintenance.
  6. L’institut National de la Formation du Personnel de l’Education (INFPE) est un établissement public à caractère administratif créé en 2000, résultant de la modification du statut du Centre National de la Formation des Cadres de l’Education (CNFCE) qui existait depuis 1981. Il est chargé de la formation initiale des personnels d’inspection, de direction et de gestion financière des établissements scolaires et de la formation continue des différents personnels exerçant dans le secteur de l’éducation nationale.
  7. L’Office National des Examens et Concours (ONEC) est un  EPA qui s’est vu confier dès sa création en 1989 l’ensemble des missions détenues par l’ex-direction des examens; à savoir: l’organisation de tous les examens et concours scolaires et professionnels.
  8. Le Centre national de la Documentation Pédagogique (CNDP) est un EPA créé en 1992. Il est chargé d’acquérir et de mettre à la disposition” des établissements scolaires, sous forme de dotations, de ventes, de prêts ou d’abonnements, une documentation pertinente, au faite des développements scientifiques, technologiques et pédagogiques, susceptible de constituer une source d’auto-formation pour les utilisateurs et, partant, d’améliorer le processus d’enseignement-apprentissage.
  9. La Commission nationale des programmes (CNP), créée en juin 1998, a pour mission d’émettre des avis et des propositions au ministre chargé de l’éducation sur toute question relative aux programmes d’enseignement notamment; la conception générale des enseignements; le référentiel général des programmes; la conformité des projets de programmes avec les finalités et les objectifs du système.
  10. Le Conseil National de l’Education et de la Formation, (CNEF), créé par le décret exécutif N° 03-407 du 5 novembre 2003 est un organe national de consultation et de concertation, d’étude et d’évaluation en matière d’éducation et de formation.
  11. L’Observatoire National de l’Education et de la Formation, (ONEF) créé par le décret Présidentiel N° 03-46 du 5 novembre 2003 est une structure d’expertise, d’études, de suivi, de veille et d’analyse prospective du système d’éducation et de formation.
  12. Le Centre National Pédagogique et linguistique pour l’enseignement de Tamazight, créé par le décret exécutif N° 03-470 du 2 décembre 2003 est chargé du développement de l’enseignement de la langue Tamazight qui est une langue nationale.
  13. Le Centre National d’Intégration des Innovations Pédagogiques et de Développement des Technologies de l’Information et de la Communication (CNIIPDTICE), créé par le décret exécutif N° 03-471 du 2 décembre 2003 dont l’objectif est d’élaborer des études, des recherches, de consulter, d’élaborer et de diffuser des innovations pédagogiques et des nouvelles technologies de l’information et de la communication en éducation.
  14. Les directions de l’éducation de wilaya assurent la mise en œuvre de la politique d’éducation décidée par les services centraux et veillent aux conditions de scolarité des élèves et au bon fonctionnement des établissements d’enseignement. Les opérations successives de déconcentration et de décentralisation leur ont conféré d’importants pouvoirs de décision, notamment en matière de gestion des ressources humaines et financières, de programmation et de carte scolaire. En dehors des programmes, méthodes et horaires, de la réglementation relative aux examens, des nomenclatures des équipements didactiques et autres moyens d’enseignement, pratiquement toutes les autres missions propres au secteur de l’éducation sont déconcentrées, soit complètement décentralisées.

La coordination entre les directions de l’éducation de wilaya, et avec les principaux corps d’encadrement (inspecteurs, chefs d’établissements), s’effectue au niveau régional au sein d’espaces de concertation dénommés  «conférences régionales»  au nombre de 4 et au niveau national au sein de la  conférence nationale.

En outre, il faut relever que certains ministères ou organisations contribuent selon leurs spécialités respectives aux actions d’éducation; il s’agit notamment :

  • des ministères de la jeunesse et des sports, par leur contribution dans les classes sport-études en assurant l’encadrement et le matériel sportif,
  • du ministère de la santé et de la population et de la réforme hospitalière, par sa contribution dans l’hygiène scolaire,
  • du ministère de la solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, par sa contribution à la prise en charge de l’éducation au profit des enfants ayant des besoins spécifiques;

– Les Associations des Parents d’élèves apportent leur soutien moral et matériel à l’action éducative et participe à la vie scolaire.

Des associations d’alphabétisation contribuent, en liaison avec l’office national de l’alphabétisation et de l’éducation des adultes à la résorption du phénomène d’analphabétisme. L’association «IQRAA» mérite d’être signalée pour son action notamment en direction des femmes rurales.

Depuis le début des années 1990, le secteur privé a commencé à se développer dans le domaine de l’enseignement. Le Décret exécutif N° 04-90 du 24 Mars 2004   fixe les conditions de création, ouverture et de contrôle des établissements privés d’éducation et d’enseignement Ce décret précise les obligations des fondateurs des établissements privés d’éducation et d’enseignement vis-à-vis de l’Etat et des parents d’élèves. Il définit la nature, l’organisation et le fonctionnement de ces établissements sur la base d’un cahier des charges élaboré par les services du ministère de l’éducation nationale.