Les principes régissant le système éducatif algérien sont définis par la constitution algérienne :
Il est stipulé dans la constitution algérienne, notamment son article 53, que l’enseignement est un droit inaliénable. Il est, en outre, obligatoire, gratuit pour tout enfant en âge de scolarité jusqu’à l’âge de 16 ans.
L’enseignement est l’une des prérogatives majeures assignées à l’Etat qui lui alloue une enveloppe budgétaire conséquente.
Les familles sont exonérées de tout droit lié à la scolarité, nonobstant les frais des livres scolaires qui sont vendus à un prix recouvrant les seuls coûts de production. En outre, les élèves bénéficient d’une prime annuelle de scolarité.
Le système scolaire se caractérise par la centralisation en matière de programmes, méthodes et horaires.
Toutefois, la gestion des établissements et des personnels est décentralisée.
La loi n° 08-04 du 23 janvier 2008 portant loi d’orientation sur l’éducation nationale consacre, à travers les articles 10, 11, 12, 13 et 14, la garantie du droit à l’enseignement :
« Article 10 : L’Etat garantit le droit à l’enseignement à toute Algérienne et tout Algérien sans discrimination fondée sur le sexe, l’origine sociale ou l’origine géographique.
Article 11 : Le droit à l’enseignement est concrétisé par la généralisation de l’enseignement fondamental et par la garantie de l’égalité des chances en matière de conditions de scolarisation et de poursuite des études après l’enseignement fondamental.
Article 12 : L’enseignement est obligatoire pour toutes les filles et tous les garçons âgés de 6 ans à 16 ans révolus. Toutefois, la durée de la scolarité obligatoire peut être prolongée de deux (2) années, en tant que de besoin, en faveur d’élèves handicapés.
L’Etat veille, en collaboration avec les parents, à l’application de ces dispositions.
Les manquements des parents ou des tuteurs légaux les exposent à une amende allant de cinq mille (5.000) à cinquante mille (50.000) dinars algériens.
Article 13 : L’enseignement est gratuit à tous les niveaux dans les établissements relevant du secteur public de l’éducation nationale.
De plus, l’Etat apporte son soutien à la scolarisation des élèves démunis en leur permettant de bénéficier d’aides multiples, notamment en matière de bourses d’études, de manuels et de fournitures scolaires, d’alimentation, d’hébergement, de transport, et de santé scolaire ».
Organisation des cycles d’enseignement
La réforme du système éducatif a réorganisé l’enseignement obligatoire en le subdivisant en deux unités clairement identifiées : l’école primaire et le collège d’enseignement moyen.
Alors que la durée de l’enseignement primaire est passée de 6 à 5 ans, celle de l’enseignement moyen est passée de 3 ans à 4 ans. La réduction de la durée d’enseignement du primaire est accompagnée par la généralisation progressive de l’éducation préparatoire.
Éducation préparatoire
L’éducation préparatoire constitue un fondement de base dans l’éducation des enfants et leur préparation à l’accès à l’enseignement primaire, en leur offrant l’opportunité d’apprendre et de développer leurs capacités physiques, intellectuelles, créatives et psychosociales. Elle vise également le développement de leur personnalité et l’éveil de leur sens esthétique, l’acquisition des habilités sensorimotrices ainsi que l’inclusion de bonnes habitudes les préparant à la vie collective et l’acquisition des premiers éléments de la lecture, de l’écriture et du calcul.
L’éducation préparatoire au sens de la loi d’orientation correspond au stade final de l’éducation préscolaire ; elle prépare les enfants âgés de cinq à six ans à l’accès à l’enseignement primaire. La loi prévoie la généralisation progressive de l’éducation préparatoire avec le concours des institutions d’administrations et d’établissements publics, des associations ainsi que du secteur privé.
L’éducation préparatoire a connu une évolution positive au cours de la période 2005 – 2014. En effet, la proportion des enfants de 5 ans qui y sont scolarisés a atteint 67.8% en 2014, alors qu’elle était de 10.8% en 2005. Ce type d’éducation a connu un développement important, suite au passage de la dernière cohorte de l’enseignement fondamental vers l’enseignement moyen, le cycle primaire étant passé de six à cinq années, ce qui a permis d’exploiter les classes vacantes.
L’enseignement fondamental d’une durée de 9 ans constitue une éducation de base commune à tous les élèves; il est assuré par l’école primaire de 5 ans, et par le collège d’enseignement moyen de 4 ans.
L’enseignement primaire
Ses missions :
L’objectif général de l’enseignement primaire est de développer toutes les capacités de l’enfant en lui apportant les éléments et les instruments fondamentaux du savoir : expression orale et écrite, lecture, mathématiques.
Il lui permet de recevoir une éducation convenable, d’étendre sa conscience du temps, de l’espace, des objets et de son propre corps, de développer son intelligence, sa sensibilité, ses aptitudes manuelles, physiques et artistiques. Il lui permet également l’acquisition progressive de savoir méthodologique et le prépare à suivre dans de bonnes conditions la scolarité au collège d’enseignement moyen.
L’enseignement primaire se déroule au sein de l’école primaire, établissement de base de tout le système éducatif national. Le statut de cet établissement lui permet d’avoir les moyens indispensables à sa mission et d’élaborer un projet d’établissement. Ce projet d’établissement définit les modalités particulières de mise en œuvre sous l’autorité du directeur, des programmes nationaux en précisant les activités scolaires et périscolaires, les modalités de prise en charge des différentes catégories d’élèves.
L’enseignement Moyen :
Ses missions :
L’enseignement moyen constitue la dernière phase de l’enseignement fondamental, avec ses propres finalités et des compétences bien définies. Celles-ci assurent pour chaque élève un socle de compétences incompressible d’éducation , de culture et de qualification lui permettant de poursuivre des études et des formations post-obligatoire ou de s’intégrer dans la vie active. L’enseignement moyen se déroule dans les collèges d’enseignement moyen.
Son organisation
L’enseignement moyen est caractérisé par quatre années d’études. Les disciplines sont assurées par des enseignants différents. Les matières s’organisent autour de «pôles» disciplinaires. Ils visent à donner une culture générale, non seulement littéraire mais aussi scientifique, technique et artistique.
Les moyens didactiques du primaire et du moyen
Le manuel scolaire est l’outil essentiel dans l’enseignement fondamental.
L’enseignement secondaire général et technologique
La réorganisation de l’enseignement post-obligatoire a été mise en œuvre, dans le cadre de la réforme du système éducatif algérien, à partir de l’année scolaire 2005/2006. Il est structuré en trois (03) segments :
Premier segment : l’enseignement secondaire général et technologique,
Deuxième segment : la formation et l’enseignement professionnels,
Troisième segment : l’enseignement supérieur.
Il apparaît, ainsi, clairement que le schéma de l’enseignement secondaire général et technologique présente l’avantage d’être en cohérence avec l’enseignement obligatoire en amont et en harmonie avec les deux segments de la voie professionnelle et de l’enseignement supérieur de l’étape post-obligatoire en aval.
Principes généraux de l’enseignement secondaire général et technologique
Il :
- ne fait pas partie de l’enseignement obligatoire, il n’accueille que les élèves répondant aux conditions d’admission arrêtées par le ministre de l’éducation nationale ;
- prépare les élèves à l’examen du baccalauréat de l’enseignement secondaire; c’est un enseignement essentiellement orienté vers la préparation à des formations et à des études supérieures ;
- tient compte de l’organisation de l’enseignement supérieur pour sa restructuration;
- s’inscrit dans le sens des tendances mondiales qui régissent l’organisation de cette étape d’enseignement et qui évitent les spécialisations précoces et une trop grande multiplicité des cheminements et des filières, est une étape où l’élève reçoit une solide formation de base dans les domaines des lettres, des langues, des arts, des sciences et de la technologie, sans pour autant négliger les disciplines qui favorisent le développement de l’esprit civique et le sens des responsabilités. Ce n’est, en aucun cas, une étape de spécialisation dans le parcours scolaire des élèves,
- prend en charge les données qui découlent de l’évolution des sciences et de la technologie lors de l’élaboration de ses curricula,
- évite l’ouverture de filières considérées comme des filières « doublons », faisant appel aux mêmes profils et offrant les mêmes débouchés,
- favorise toutes les réorientations possibles en cours de parcours par la cohérence de ses cheminements et la flexibilité de ses procédures.
Principes spécifiques de l’enseignement secondaire général et technologique
doit :
- accueillir les admis de 4ème AM dans un type d’organisation des enseignements sécurisant, évitant une rupture brutale avec la scolarité antérieure, assurant la continuité éducative et pédagogique à travers le maintien quasi-intégral des matières enseignées dans le moyen;
- introduire la dimension de progressivité dans l’orientation vers les différentes filières en recourant, à l’issue de la 4ème AM, à la pré-orientation selon les profils des élèves qui se répartissent d’une manière quasi naturelle en « littéraires » et « scientifiques » favorisant, ainsi, une orientation plus objective à la fin des troncs communs qui n’exclut pas des réajustements de la pré-orientation;
- homogénéiser, consolider, approfondir les acquisitions de l’étape d’éducation de base et asseoir un large socle de culture générale faite de connaissances et de compétences mobilisables pour les apprentissages ultérieurs et les choix de parcours académique et professionnel, indispensables pour la formation citoyenne.
Finalités de l’enseignement secondaire général et technologique
Il a pour finalités de :
- contribuer à développer et à élever le niveau de connaissance et de conscience des citoyens ;
- contribuer à la production de diplômés de niveaux de connaissances, de compétences et de culture comparables aux “standards” et aux “normes” reconnus universellement ;
- préparer les élèves à la vie dans une société démocratique où ils auront à se prendre en charge et à s’assumer tout en respectant autrui ;
- développer et renforcer les valeurs de la culture nationale et de la civilisation universelle ;
- contribuer à développer chez les élèves la recherche de l’excellence ;
- favoriser le développement des connaissances et des compétences dans les domaines des sciences, de la technologie, des lettres, des arts et de l’économie ;
- rechercher les modes d’organisation et de fonctionnement les plus efficaces et les plus efficients possibles.
Les missions de l’enseignement secondaire général et technologique :
il a pour missions de :
- préparer les jeunes à la poursuite d’études universitaires de haut niveau ;
- développer des attitudes qui favorisent l’acquisition des connaissances et leur intégration ;
- développer l’aptitude à analyser, synthétiser, évaluer et juger ;
- faire parvenir les élèves à l’autonomie de jugement ;
- renforcer le sentiment d’appartenance à une nation et à une civilisation plusieurs fois millénaires, développer et renforcer l’amour de la patrie ;
- développer et renforcer les valeurs spirituelles authentiques ;
- faire acquérir les habiletés et les attitudes nécessaires pour répondre aux exigences d’études universitaires de haut niveau ;
- inculquer et développer l’amour du travail bien fait, la recherche de la minutie et le goût de la perfection ;
- développer l’esprit civique, le respect de l’environnement et du bien public ;
- développer des attitudes de respect d’autrui.
Les objectifs généraux de l’enseignement secondaire général et technologique
Ils peuvent être classés en quatre grandes catégories:
*Objectifs d’éducation générale :
- l’éveil de la personnalité : curiosité, pensée critique, créativité, autonomie,
- l’aspect socialisation : coopération, communication,
- l’acquisition de connaissances : une culture générale et connaissances fondamentales solidement intégrées et mobilisables pour “apprendre à apprendre” en évitant l’aspect encyclopédique.
*Objectifs de méthode:
- les méthodes générales de travail: travail personnel, en groupe, enquête, projet, documentation,
- les méthodes pour favoriser le savoir-faire et la compréhension,
- les méthodes spécifiques des disciplines, en particulier celles de la pensée scientifique.
*Objectifs de maîtrise des différents langages:
- maîtrise de la langue nationale,
- connaissance et maîtrise, au moins, de deux langues étrangères,
- langages artistiques et informatiques,
- langage mathématique.
*Objectifs de la formation scientifique et technologique :
- développer la curiosité, le goût de l’investigation scientifique, l’esprit de créativité et d’initiative,
- comprendre les méthodes scientifiques,
- recourir à des approches expérimentales pour éprouver des hypothèses,
- employer un langage simple et concis pour expliquer et évaluer les faits.
Organisation de l’enseignement secondaire général et technologique
Cet enseignement est organisé en deux grands troncs communs d’une (01) année chacun :
- 1.Un tronc commun lettres avec deux (02) filières en 2ème AS et 3ème AS:
- lettres/philosophie,
- langues étrangères.
- Un tronc commun sciences et technologie avec quatre (04) filières en 2ème AS et 3ème AS:
- mathématiques,
- sciences expérimentales,
- gestion-économie,
- technique mathématiques avec quatre (04) options :
– génie électrique,
– génie civil,
– génie mécanique,
– génie des procédés.
Enseignement de la langue amazighe
La question de la langue et de la culture amazighes a beaucoup avancé quant à sa prise en charge institutionnelle en Algérie. Intégrée au système éducatif depuis 1995, elle a connu une percée depuis qu’elle a été élevée au rang de « langue nationale » en 2003.
Le ministère de l’éducation nationale et le HCA ont convenu d’enclencher le processus de généralisation progressive de cet enseignement à l’ensemble du territoire national. A cet effet, une classe a été ouverte à El-Khroub à l’occasion de la tenue du colloque sur Massinissa en septembre 2014.
L’enseignement et la formation à distance (ONEFD) :
L’office national d’enseignement et de formation à distance (ONEFD) est chargé de dispenser un enseignement à une frange de la population n’ayant pas suivi une scolarité normale en présentiel pour diverses raisons.
Compte tenu de ces missions, l’office a connu au cours de ces dernières années une forte affluence. Ainsi, l’effectif des apprenants pour les cycles moyen et secondaire s’élève à 480.000 inscrits dont plus de 33.000 apprenants issus de la population carcérale.
L’évolution rapide du nombre d’apprenants et l’augmentation croissante en matière d’apprentissage ont nécessité une réflexion sur le développement des centres régionaux en centres de wilaya. Dans ce cadre, 6 centres seront ouverts dans les wilayas de Tamanrasset, Ain-Defla, Tissemsilt, Batna, El-Oued et Souk-Ahras.
En outre, L’ONEFD a mis en œuvre sa propre plate-forme d’enseignement à distance (internet) au profit de tous ses apprenants et a lancé le mode d’enseignement par tutorat en ligne pour les élèves des classes d’examen.
Dans le cadre du soutien pédagogique aux élèves de 3ème année secondaire des wilayas du grand sud (Adrar, Tamanrasset, Tindouf, Ouargla et Illizi), puis à l’ensemble des wilayasة l’ONEFD a permis aux élèves de ces wilayas d’accéder gratuitement à sa plate-forme qui contient :
– les cours de la 3°année secondaire conçus selon les programmes officiels et adaptés à un enseignement en dehors de la présence du professeur ;
– des sujets d’examen corrigés ;
– des exercices d’auto-évaluation interactifs ;
– des orientations pédagogiques.
Cette opération a été généralisée à tous le territoire national.
L’Alphabétisation
La mise en œuvre de la stratégie nationale d’alphabétisation pour la période 2007-2016, a permis l’inscription de plus de 3,5 millions d’apprenants durant la période de 2007 à 2014, tous niveaux confondus, le sexe féminin représentant 87% de l’effectif global.
Le nombre des personnes déjà alphabétisées à fin 2014 dépasse 2 millions de personnes. Cette action a permis de réduire le taux d’analphabètes qui passe de 22,3% en 2008 à 15,15% à fin 2014.
Il y a lieu de constater que la population rurale est plus motivée car on a enregistré pour l’année 2013/2014 presque 50% des inscrits, en tenant compte de la densité de la population.
L’Office national d’alphabétisation et d’enseignement des adultes (ONAEA) s’occupe également de la population carcérale où l’on enregistre 8.130 apprenants dont 955 apprenantes.
L’effectif global des enseignants chargés de l’alphabétisation était de 25.713 enseignants dont 22.363 enseignantes.
Description des stratégies adoptées concernant les élèves qui ont besoin d’un enseignement spécial :
L’Enseignement spécialisé :
Avec la mise en place de l’enseignement fondamental, le Ministère de l’Education Nationale a créé deux dispositifs pour traiter les difficultés d’apprentissage constatées chez des élèves. Il s’agit de la remédiation pédagogique et de l’enseignement d’adaptation.
La remédiation pédagogique concerne les élèves qui accusent des déficits d’acquisition ou qui manifestent des difficultés jugées “légères” dans une ou plusieurs activités d’apprentissages fondamentaux. Par contre, l’enseignement d’adaptation est destiné aux élèves qui souffrent d’un retard scolaire profond et global.
Conformément aux innovations dans les sciences de l’éducation et aux recommandations de l’UNESCO, le secteur de l’éducation en collaboration avec le secteur de la santé , de la population et de la réforme hospitalière, et le secteur de la solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme, chacun en ce qui le concerne, assure des services particuliers au profit des élèves ayant des besoins éducatifs spécifiques. Il s’agit des élèves retardés scolaires, des élèves malades hospitalisés pour une longue durée, des élèves malvoyants, des élèves malentendants, etc.
Dans ce cadre, un dossier a été préparé, comportant une stratégie globale pour assurer des services médico-psycho-pédagogiques à cette catégorie d’élèves en collaboration avec les différents partenaires.
En ce qui concerne les élèves retardés scolaires, le Ministère de l’Education Nationale a pris en charge le soin de traiter leurs difficultés scolaires d’une manière intense et circonstancielle, leur permettant de poursuivre les activités des apprentissages fondamentaux dans des classes spéciales et les autres activités dans les classes normales. Une fois qu’ils atteignent un niveau de compétence leur permettant de suivre normalement le cursus scolaire, ils sont réintégrés dans les classes normales. Des commissions psychopédagogiques et médicales sont mises en place. Elles ont pour mission le dépistage, le suivi et la réintégration de cette catégorie d’élèves.
La stratégie éducative adoptée pour cette catégorie d’élèves, se base sur l’adaptation des programmes et des méthodes avec les besoins de ces élèves. Elle préconise un enseignement individualisé et une organisation en groupes restreints.
Pour ce qui est des élèves malades hospitalisés pour une longue durée, des arrêtés interministériels entre le secteur de l’éducation nationale et celui de la santé, fixent les modalités d’organisation des cours avec un contenu et un horaire adapté en faveur de cette catégorie d’élèves. Ces cours sont assurés par des enseignants relevant de l’éducation nationale.
Prise en charge des élèves à besoins spécifiques
Dans le cadre du développement de l’éducation inclusive, des actions ont été entreprises et ont permis la prise en charge d’un certain nombre d’élèves à besoins spécifiques en milieu scolaire ordinaire.
S’agissant du droit à l’éducation des enfants en situation d’handicap, le secteur de l’Education Nationale a œuvré pour concrétiser la politique nationale visant l’insertion de cette catégorie de personnes, par la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire approprié, ainsi que des programmes et dispositifs de mise en œuvre, en collaboration étroite avec les secteurs concernés, en l’occurrence la solidarité nationale et la santé.
La loi n° 08/04 du 23 janvier 2008 portant loi d’orientation sur l’Education Nationale spécifie des dispositions particulières aux enfants ayant des besoins spécifiques.
L’article 14 : « L’Etat veille à permettre aux enfants ayant des besoins spécifiques de jouir du droit à l’enseignement. Le secteur de l’Education Nationale, en liaison avec les établissements hospitaliers et les autres structures concernées, veille à la prise en charge pédagogique appropriée et à l’intégration scolaire des élèves handicapés et des malades chroniques ».
Une série de textes réglementaires ont été élaborés et/ou actualisés, en collaboration avec les secteurs concernés, afin d’assurer la prise en charge de la scolarité des enfants en situation d’handicap.
A cet effet et pour mieux encadrer ces actions, notamment, aux plans organisationnel et pédagogique, deux textes ont été signés conjointement par les Ministres de l’éducation nationale et de la solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme.
Il s’agit de :
– l’arrêté interministériel du 13 mars 2014 fixant les modalités d’ouverture de classes spéciales pour enfants handicapés au sein des établissements d’éducation et d’enseignement publics relevant du secteur de l’éducation nationale.
– la circulaire conjointe en date du 3 décembre 2014, adressée aux directeurs exécutifs de Wilayas, portant sur les mesures à prendre pour faciliter l’accès de ces élèves aux établissements scolaires et sur l’adaptation des activités pédagogiques à la nature des handicaps des ces élèves, dans le but d’assurer le droit à l’éducation à tous les enfants.
– la circulaire ministérielle en date du 17 décembre 2014 relative à la mise en œuvre des dispositions contenues dans les 2 textes précités.
Ainsi, et en application des textes réglementaires, le ministère de l’Education Nationale, en collaboration avec les secteurs concernés (la solidarité nationale et la santé) a pris des mesures organisationnelles et pédagogiques pour assurer ce droit à ces catégories d’enfants au même titre que les autres enfants. C’est ainsi que l’année scolaire 2013-2014 a vu la prise en charge de 2.748 élèves, se répartissant comme suit :
* Prise en charge des élèves hospitalisés pour une longue durée
Ouverture de classes au sein des hôpitaux et centres hospitaliers afin d’assurer la continuité de leur scolarité durant leur séjour à l’hôpital et de les aider à réintégrer l’école à l’issue des soins. En 2013-2014, on dénombre 36 classes ouvertes au sein des hôpitaux et centres hospitaliers à travers 9 wilayas.
L’effectif des élèves bénéficiant de ce dispositif a atteint 464 dont 275 élèves du cycle primaire et 189 élèves du cycle moyen.
* Prise en charge des enfants atteints d’une déficience sensorielle :
Ouverture de classes intégrées dans des écoles primaires et les collèges pour accueillir des enfants malentendants (sourds muets) : 413 élèves à travers 12 wilayas (240 au primaire et 173 au moyen).
Ouverture de classes dans des écoles primaires et des collèges pour la prise en charge des élèves malvoyants (aveugles) : 179 élèves à travers 7 wilayas (122 au primaire et 57 au moyen).
* Prise en charge des enfants trisomiques et déficients mentaux
Des classes pour enfants trisomiques et déficients mentaux sont ouvertes dans des écoles primaires, en coordination avec des associations activant dans ce domaine dans le cadre d’une éducation inclusive. Ainsi, l’école contribue à cette action par l’octroi du local et du mobilier scolaire et les associations assurent l’encadrement pédagogique spécialisé.
Ainsi, 63 classes accueillant 490 enfants trisomiques, autistes et déficients mentaux légers ont été ouvertes dans des établissements relevant de l’éducation nationale, répartis à travers 9 wilayas du pays.
L’encadrement de ces classes est assuré par un personnel spécialisé relevant de la protection sociale. Les programmes qui y sont appliqués, sont des programmes aménagés selon la nature des handicaps.
1.202 élèves accusant un léger retard ont suivi un enseignement spécifique dans les classes d’adaptation à travers 16 wilayas.
* Prise en charge des enfants handicapés moteurs
Les enfants handicapés moteurs sont systématiquement pris en charge dans les établissements scolaires quand leur handicap ne nécessite pas une assistance assurée par une tierce personne. Des mesures organisationnelles et pédagogiques sont prises pour faciliter à l’enfant handicapé moteur l’accès à l’établissement, les déplacements à l’intérieur de l’établissement et la réalisation des activités pédagogiques.
Le nombre d’élèves ayant suivi leur scolarité en 2013-2014 au niveau de l’ensemble des wilayas est de 9.364 dont 8.669 du cycle primaire et 695 du cycle moyen.