Les examens nationaux de fin d’année représentent pour le ministère de l’éducation nationale l’aboutissement du processus engagé depuis 2014, visant la normalisation, la stabilisation et la réhabilitation du fonctionnement de l’école algérienne, tous paliers confondus.
L’année scolaire 2015/2016 a été caractérisée par un climat serein ayant prévalu dans le traitement de toutes les questions liées à l’amélioration et au développement de notre système scolaire. Cette sérénité a été rendue possible par la volonté affichée du ministère de l’éducation nationale de faire du dialogue et de la concertation, avec l’ensemble des partenaires sociaux, la seule démarche crédible, pouvant, devant la complexité des questions et enjeux qui agitent notre secteur, garantir des approches consensuelles, tendant à aplanir les difficultés rencontrées.
La disponibilité et l’esprit de responsabilité des organisations syndicales de notre secteur ont permis la réalisation, sans précipitation, de tous les programmes scolaires.
Un climat de confiance a caractérisé toutes nos rencontres avec les partenaires sociaux. Leur adhésion à la Charte d’éthique du secteur de l’éducation nationale marque leur engagement sincère dans le processus de développement de notre école et d’amélioration de la mise en œuvre de la réforme, initiée par son Excellence le Président de la République, Monsieur Abdelaziz BOUTEFLIKA.
Les pouvoirs publics, au-delà de l’effort financier gigantesque consacré à l’école en général et, aux examens en particuliers et ce, en période de tarissement des ressources, ont constamment accompagné et soutenu nos actions, en plaçant l’intérêt de l’élève et de l’enseignant au-dessus de toute autre considération.
L’année scolaire 2015-2016 ayant été marquée par un climat globalement serein et des avancées pédagogiques réelles, notre défi, au 3ème trimestre, était de réussir la tâche titanesque d’organiser dans un intervalle de temps très court, dès avril, le concours de recrutement des enseignants, l’examen de niveau (formation à distance) et, pas moins de trois examens nationaux, la 5ème, le BEM et le BAC. Ces opérations ont concerné plus de 3 millions et demi de candidats. Les examens nationaux : 5ème, le BEM et le BAC représentant, quant à eux, près du ¼ de la population scolarisée (24,48 %).
Les opérations d’évaluation nationale ont mobilisé toute la communauté de l’éducation nationale ainsi que nos partenaires des autres secteurs dans les différentes phases préparatoires et durant le déroulement des épreuves. Nous tenons à cette occasion à leur rendre un hommage à la mesure des efforts et des sacrifices consentis.
Le déroulement du concours de recrutement des enseignants, de l’examen de niveau et des deux examens nationaux de 5ème et du BEM a été marqué par des conditions satisfaisantes. Il en a été autrement par l’examen du BAC. Le baccalauréat est un examen important pour bon nombre de candidats et il représente un enjeu important pour toute la communauté éducative, enseignants, élèves et parents d’élèves. Organiser la fuite des sujets d’un tel examen relève d’un acte de sabotage contre le pays. Le baccalauréat, clôturant 12 années d’enseignement, est aussi et surtout, le baromètre de l’état de l’enseignement dans la société.
Des esprits malveillants ou plutôt des parties, que seule l’enquête des services de sécurité spécialisés identifiera, ont mené des actes en mesure d’anéantir tous les efforts de la communauté de l’éducation nationale et de ses partenaires, menés depuis plus de deux années en vue de garantir les réformes du secteur et assurer le déroulement de l’année scolaire et l’organisation des examens dans de bonnes conditions.
Les fuites des sujets qui ont émaillé le déroulement de l’examen du baccalauréat ne sont, nullement, à imputer à une fraude en vue de l’obtention de l’examen. Sans anticiper sur les résultats de l’enquête des services de sécurité spécialisés, nous pouvons affirmer que les personnes derrière cet acte criminel voulaient porter atteinte à notre pays dans ce qu’il a de plus précieux : son système d’éducation et d’enseignement.
Dans cette épreuve difficile que nous traversons, nous pouvons être fiers de ce que notre société nous renseigne sur sa maturité et sa clairvoyance, en se solidarisant avec la communauté éducative pour dénoncer cette manœuvre antinationale. L’autre satisfaction nous vient de nos élèves et de leurs parent qui, malgré le traumatisme vécu, ont dénoncé avec vigueur la fuite des sujets et se sont solidarisés avec les partenaires sociaux pour préserver la crédibilité de cet examen, en adhérant à l’organisation d’un examen partiel.
Le Ministère de l’Education Nationale a, dès les premiers constats de fuite des sujets, mobilisé toute la communauté de l’éducation pour traverser cette épreuve en préservant l’essentiel, la crédibilité du baccalauréat et la sauvegarde de ses élèves. Il l’a fait avec le soutien des partenaires sociaux, des enseignants et d’une grande composante de la société. Le Ministère de l’Education Nationale tient à les remercier vivement et les assure de sa mobilisation pleine et entière pour contrecarrer toutes les tentatives menées, visant à décrédibiliser le système scolaire national.
Le Ministère rassure ses élèves sur sa détermination à consolider les deux principes contenus dans la constitution du pays : équité et égalité des chances pour tous. L’organisation de l’examen partiel participe à cet objectif.
Le Ministère de l’éducation nationale a enregistré, avec satisfaction et une grande fierté, l’efficacité de la coordination inter-gouvernementale qui s’est manifestée par les réponses apportées à nos demandes par les différents départements ministériels. Dans ce cadre, nous tenons à remercier vivement les services de gendarmerie nationale et de sûreté nationale, présents aussi bien dans l’organisation et le déroulement des épreuves que dans la lutte contre les actes qui relèvent de la cybercriminalité.
Le Ministère de l’éducation nationale entend tirer toutes les leçons de cette pénible épreuve. L’obligation de changement du format, de l’organisation, du calendrier du système d’examination nationale, particulièrement de l’examen du baccalauréat est plus que nécessaire, aujourd’hui. A cet effet, le Ministère de l’Education Nationale communiquera, très prochainement, les conclusions de la commission conjointe MEN / Partenaires sociaux, installée à cet effet. S’adapter, au regard de l’évolution rapide des technologies de l’information et de la communication, est une préoccupation majeure pour le Ministère de l’Education Nationale.
Afin de préserver la crédibilité de l’examen du Baccalauréat et la consolidation de deux principes essentiels, consacrés par la constitution du pays, à savoir l’équité et l’égalité des chances pour tous, le gouvernement, et à sa tête, Monsieur le Premier Ministre, a décidé la reprogrammation partielle de certaines épreuves de l’examen du Baccalauréat. Mais, nous tenons à rassurer les candidats ainsi que toutes les composantes de la communauté éducative que l’examen partiel du BAC (Juin 2016) se présentera dans le même format scientifique et pédagogique, ainsi que dans des conditions identiques de déroulement des épreuves et de correction des copies habituelle. Les informations relatives aux modalités pratiques d’organisation et de déroulement des épreuves du BAC seront affichées au niveau des établissements scolaires et des directions de l’éducation de wilayas ainsi que sur le portail web du Ministère. Néanmoins quelques indications peuvent être énoncées :
A/ Date de retrait des convocations avec l’identification des établissements de déroulement des épreuves à partir du 13 Juin 2016.
B/ Les disciplines dont la fuite est confirmée par les services habilités concernés sont : Sept (07) disciplines de la filière « sciences expérimentales » à savoir : les épreuves de mathématiques, de sciences de la nature et de la vie, de physique, d’anglais, de français, d’histoire-géographie et de philosophie. Ces quatre dernières disciplines sont partagées totalement ou partiellement avec d’autres filières (mathématiques, technique mathématiques et gestion économie). En matière d’effectifs, un taux global de 38 % de l’ensemble des candidats au baccalauréat 2016 est concerné. Cependant, le taux des candidats concernés par les matières communes n’est que de 21%.
C/ En raison de la concentration encore vivace des candidats, il a été décidé la réorganisation de l’examination pour les disciplines ayant fait l’objet de fuites, les 19, 20, 21, 22 et 23 juin 2016. Le calendrier des examens est volontairement aéré pour permettre à nos candidats durant ce mois de ramadhan, d’être à l’aise, par exemple :
– Maths Lundi 20 Juin 2016 : 09h00 à 12h30.
– Sciences Mercredi 22 Juin 2016 : 09h00 à 13h30.
– Physique Jeudi 23 juin 2016 : 09h00 à 12h30.
D/ Les retardataires aux épreuves, objets de réexamen, sont autorisés à se présenter
E/ Les fraudeurs, objets de rapports confirmés, ne seront pas autorisés à repasser les épreuves concernées, en application de la règlementation en vigueur.
F/ Le dispositif de correction des examens et des résultats de tous les examens est maintenu. Cependant, les résultats du bac pour toutes les filières seront donnés, en même temps, la première quinzaine de juillet.
Tout en invitant les candidats à faire preuve de persévérance dans l’effort pour obtenir le diplôme qui leur ouvrira les portes de l’université et les intervenants dans le déroulement de l’examen du Baccalauréat de redoubler de vigilance, le ministère de l’éducation nationale tient à réitérer sa ferme détermination à ne ménager aucun effort pour préserver la crédibilité de ce diplôme, en confortant le principe du mérite et la reconnaissance de l’effort.
Enfin, nous informons les candidats concernés par la réorganisation partielle des épreuves du baccalauréat que les établissements scolaires resteront ouverts pour leur permettre de réviser en groupe, tout en leur assurant un accompagnement psychologique grâce à l’intervention des conseillers d’orientation et de guidance scolaire.